Ces derniers mois, les injustices sociales et les inégalités profondes ont amené, en France, des mobilisations importantes avec notamment le mouvement des gilets jaunes. Dans le même temps, l’accélération du réchauffement climatique a conduit à des marches pour le climat très suivies en particulier par la jeunesse.
Autour du slogan « Fin du monde, fin du mois, même combat ! », ces mobilisations ont permis l’expression de revendications communes. Celles-ci pointent la nécessité de rompre avec le capitalisme et les politiques libérales qui, se nourrissant d’une exploitation toujours plus poussée à la fois du travail et de la nature, détruisent les droits sociaux, ont entrainé et aggravent la crise écologique.
Répondre aux inégalités profondes et à l’urgence, aujourd’hui partagée, de lutter contre le dérèglement climatique et l’extinction de la biodiversité, appelle des réponses structurelles et radicales.
Faire face à la 6ème crise d’extinction des espèces et aux pollutions massives des milieux naturels nécessite par exemple de repenser le modèle agricole, la mobilité dans son ensemble et nombre de productions industrielles.
Nous sommes aujourd’hui dans une situation inédite : les limites physiques de la planète sont atteintes ! Nos sociétés doivent relever le défi d’une transformation profonde et très rapide des façons de consommer, de produire, d’échanger… Non l’augmentation de la production et de la consommation ne sont pas sources de mieux être. Oui, aujourd’hui, pour faire face à la crise écologique, la diminution forte et rapide de nos productions et consommations énergétiques et matérielles s’impose.
Le mouvement syndical a longtemps tablé sur l’augmentation et la répartition de la production pour améliorer les conditions de vie. La question pour lui, et pour la FSU, ne doit plus être aujourd’hui de savoir s’il faut diminuer la production matérielle, mais de participer à la construction des outils qui permettront de le faire sans que cela n’aggrave les inégalités sociales mais au contraire les réduise.
Les organisations politiques de gauche arriveront sans doute dans quelques temps, comme Bernie Sanders aux Etats Unis, ou le Labour en Grande Bretagne, à avancer et défendre l’idée d’une planification des politiques industrielles et des investissements, pour esquisser un avenir possible. A ce Green New Deal, il faudra ajouter la réduction du temps de travail ou encore le soutien aux secteurs à faible émission de carbone comme la santé ou l’éducation.
Sans attendre, le syndicalisme de transformation sociale, les mouvements environnementaux, les intellectuel-les, ont tout légitimité pour, ensemble, construire un rassemblement large pour une alternative de société et imposer un véritable débat sur ce que devrait être une politique climatique, juste socialement. Ainsi, ils et elles participeront à donner la vision d’un projet enthousiasmant, condition essentielle pour nourrir et amplifier les mobilisations pour la justice climatique à même de renverser le système.
La FSU doit y participer activement !