À Mayotte, plus de 50 % des enseignants sont non-titulaires. Ces collègues contractuels n’osent, tout simplement, pas dire non aux injonctions des chefs d’établissements ou aux inspecteurs, par peur d’être mal-vu ou, pire, de ne pas être réembauché.
Les titulaires se retrouvent très minoritaires, en particulier, dans les collèges. Eux aussi subissent des pressions des supérieurs hiérarchiques pour accepter toujours plus de missions.
Il n’y a pas qu’à Mayotte que l’emploi des non-titulaires se banalise. L’État est le plus gros employeur de contractuels qui représente, environ, 20 % des effectifs de la Fonction Publique.
La généralisation de l’emploi précaire représente une menace pour le statut des fonctionnaires et est synonyme de toujours plus de précarité pour les contractuels.
Pour quitter cette précarité, seuls les Français ou certains ressortissants de la Communauté Européenne peuvent passer les concours de la Fonction Publique. Les collègues qui ne possèdent pas la nationalité d’un pays européen sont condamnés à être dans la précarité à vie. C’est une véritable discrimination.
Ces collègues font le même travail que les titulaires, et pourtant, ils n’ont pas le même salaire ni droit à la même carrière.
Ils éprouvent les mêmes difficultés, voire encoure les mêmes risques, et pourtant, ils ne bénéficient pas des mêmes protections sociales que leurs collègues titulaires.
En somme, ces agents non-titulaires de la Fonction Publique doivent être titularisés dès lors qu’ils assurent des missions de services publics.
Plus que jamais, pour lutter efficacement contre les politiques libérales d’Emmanuel Macron qui augmentent le nombre de contractuels et détruisent nos statuts, nous devons exiger l’arrêt du recrutement des contractuels.
Pour celles et ceux qui, aujourd’hui, sont dans cette situation de précarité, votons pour la titularisation de toutes et tous sans condition de concours ni de nationalité ! »
Stan Bourrel