Intervention sur l’égalité femmes / hommes
A la FSU, nous, actrices et acteurs d’un syndicalisme de transformation sociale, portons les revendications de justice sociale, de défense de tou-te-s les salarié-e-s, et de lutte contre tous les racismes et les discriminations.
La problématique de la place des femmes, ou plutôt l’inégalité persistante entre les femmes et les hommes, sur la prise de responsabilité, la visibilité, la prise de parole,… traduit les formes de domination masculine qui persistent, y compris dans la vie militante…
Nous avons donc collectivement, le devoir de transformer nos pratiques syndicales afin de les mettre en cohérence avec nos revendications pour donner la place légitime qui revient aux femmes.
Attention, si nous revendiquons cette place ce n’est pas pour faire joli sur la photo et remplir une tribune bouche cousue ! C’est pour agir, intervenir, prendre des responsabilités au même titre que les hommes !
Posons nous toutes les questions sur les difficultés que nous rencontrons pour féminiser toutes nos instances, du local au national et en particulier dans l’exécutif. Quel accueil fait-on aux femmes ? Quelle place leur propose-t-on ? Leur offre -t-on des conditions matérielles favorisant leur engagement, ? Des formations, si besoin ? L’environnement de travail est-il respectueux, sécurisant ?
Aujourd’hui la FSU va prendre ses responsabilités en adoptant un amendement statutaire. De même, dans le thème 4 des propositions constructives sont faites mais il est temps de transformer nos paroles en actes.
Il est temps de décliner des règles coercitives pour se donner les moyens concrets de gagner l’égalité femme/homme, dans notre fédération et dans nos syndicats nationaux. Car ces mesures statutaires ne peuvent se suffirent à elles mêmes, elles doivent s’accompagner de modalités pratiques de fonctionnement à tous les niveaux de la fédération.
Mettons en place des outils, de prévention, de formation et de luttes contre toutes les violences et discriminations sexistes, une charte contre les violences et une cellule de veille contre tous les harcèlements, pour favoriser l’engagement des femmes en toute sécurité
Mais aussi des modalités, qui permettent aux femmes de prendre toute leur place dans le syndicalisme, de concilier vie militante, vie professionnelle et vie personnelle : en développant le fonctionnement collégial et le partage des responsabilités, l’adaptation des horaires des réunions, la prise en charge financière effective des frais de gardes, les tribunes et prises de parole égalitaires, l’alternance sur les listes, la rotation des mandats, la formation à la prise de parole.
Seule cette évolution volontariste de nos pratiques syndicales pourra apporter du progrès pour toutes et tous.
A l’issue de ce congrès, faisons de l’égalité femme/homme, notre grande cause syndicale !
Véronique Bonnet