Intervention de Clément Lefèvre (SN) dans le débat action :
Intervention de Clément Lefèvre (SN) dans le débat action :
J’entends ici beaucoup de frilosité au regard des dates de mobilisation des gilets jaunes au regard des forces rétrogrades voire fasciste qui y participent, mais il est certain qu’avec presque 40 ans d’implantation en France le RN (ex-FN) et toute la fachosphère ne peut être absente d’aucun mouvement partant d’en bas. Si cette frilosité est compréhensible et qu’il n’est pas possible d’avoir un optimisme béat qui occulte cet aspect des choses au risque d’être complice d’un fascisme à l’oeuvre, il ne faut pas non plus se cacher que rester en retrait fait d’une autre façon de nous les complices de l’extrême-droite à laquelle le gouvernement déroule le tapis rouge en ne satisfaisant pas les revendications du mouvement. De plus en jouant l’escalade de la violence, le pouvoir joue la perdition du mouvement dans les bras de l’extrême-droite.
Pourtant, en l’état actuel des choses, le mouvement des gilets jaunes montre une volonté pugnace et un visage beaucoup plus complexe dont les facettes le rapproche quand même plus de la volonté d’émancipation que de la chasse aux boucs émissaires.
Voulons nous nous boucher le nez de dégoût à l’image d’une bourgeoisie effrayée ayant toujours un peu considéré les classes laborieuses comme des classes dangereuses (à l’image de ce qu’elle avait montré en 2005 face à la révolte des banlieues) ?
Aussi prenons toute notre place dans la contestation en cours, à commencer par les tâches qui nous incombent dans notre secteur, sinon notre défiance fera de nous les alliés objectifs du gouvernement. Ainsi sur le lycée par exemple je note une incohérence dans les mandats portés dans ce débat : vouloir contester la réforme nationalement tout en l’accompagnant localement est une gageure. Les assemblées générales d’établissements évoqués ce matin sont centrales dans la construction de la lutte, mais ne nous interdisons pas de construire des collectifs unitaires, des coordinations locales et nationales.