Rien n’y fait… Alors qu’il se confronte au mouvement
social historique des Gilets jaunes clairement dirigé
contre sa politique, qu’il est désavoué massivement dans
bon nombre d’enquêtes d’opinion, que les conclusions du simulacre
de « grand débat » réaffirment l’exigence de justice fiscale et de
services publics de qualité, la fuite en avant de ce gouvernement
continue. L’épreuve de force se durcit avec son lot de violences à
l’encontre de la population qui ose se révolter et, droit dans ses
bottes, Macron poursuit obstinément sa politique libérale au profit
des plus riches.
Alors qu’une colère de moins en moins sourde grondait dans les
salles de profs, l’éducation s’est invitée elle aussi dans l’actualité sociale et dans les rues. Le projet de loi Blanquer a cristallisé une colère
déjà palpable cet hiver avec la contestation de la réforme du lycée.
Dans les écoles, la grève réussie du 19 mars et les multiples actions
locales ont scellé une alliance entre les enseignant-es et les parents
autour du refus du projet de loi et plus largement de l’école du tri social imposée par Blanquer. Une mobilisation démultipliant la palette
des actions, nombreuses et variées sur l’ensemble du territoire, au
plus près des écoles et des établissements du second degré, entre
démissions collectives de profs principaux, notes retenues ou uniformes, bacs blancs boycottés, journées nationales de grèves, manifestations dynamiques avec les parents d’élèves, assemblées générales réinvesties massivement, nuits des écoles et des établissements,
journées école morte, reconduction de la grève…
Tout l’enjeu pour le syndicalisme enseignant est dorénavant
d’installer cette mobilisation dans une temporalité longue rassemblant largement l’ensemble de la communauté éducative pour obtenir
le retrait de la loi Blanquer et imposer la nécessité d’une toute autre
école permettant émancipation et démocratisation scolaire.
La politique libérale féroce menée par ce gouvernement se
conjugue également avec une répression des mouvements sociaux
sans précédent ces dernières années. D’abord dirigées contre le mouvement éruptif des Gilets jaunes, les violences policières se multiplient et s’exercent maintenant aussi à l’encontre les organisations syndicales. Le 1 er mai à Paris en fut un exemple éclatant comme l’interpellation et le procès fait à notre camarade Olivier Sillam. Tandis que plane sur toutes les manifs le spectre de la loi liberticide
anticasseurs, la violence de l’État ne fait plus de doute.
Au-delà de la nécessaire dénonciation de cette violence, il s’agit
pour le syndicalisme d’œuvrer au rassemblement et aux convergences entre tous les mouvements de contestation de ce pouvoir,
des Gilets jaunes aux quartiers populaires en passant par les luttes
syndicales et les mobilisations pour le climat.
ARNAUD MALAISÉ