MUSIQUE
pp. 38 du numéro 103 de la revue de l’Ecole Emancipée, par Antoine Chauvel –
«Le savais-tu ? Entre 1977 et 2019, c’est 676 personnes que la police tue. Derrière ces chiffres, il y a la réalité des vies volées, des familles détruites, une soif de justice qui peine à être étanchée, car dans la majorité des cas, les meurtriers ne seront pas inquiétés, ils continueront à exercer en toute impunité. » Ces mots, on ne les répétera probablement jamais assez.
Après la mort d’Adama, la répression des Gilets jaunes ou la mort de Steeve à Nantes, et tou·tes les autres cité·es dans le couplet de Djamhellvice, c’est une nouvelle génération de rappeur·euses qui décident de reprendre le flambeau des « 11 minutes 30 contre les lois racistes » en produisant un morceau qui tente de participer à sa manière à la mise en lumière de la réalité de l’institution policière, en particulier son racisme structurel.
Considérant à juste titre qu’il n’y a « aucune bavure, c’est que des crimes » (Tideux) et se revendiquant « anticapitalistes, antifas, anti-porcs ! » (Skalpel), les bénéfices de ce morceau ont été intégralement versés aux familles de victimes via le collectif « Désarmons-les ».
Un morceau qui après la mort de Nahel en juillet dernier revêt un écho particulier… parce qu’en effet : « Maintenir coûte que coûte l’ordre social raciste et bourgeois, il n’y a pas de doute : la police est faite pour ça. » (Ramata Dieng, sœur de Lamine Dieng tué lors de son interpellation en 2007). ■