FN « ad portas » !

Dominée par les marchés, soumise à la Troïka, où les peuples se débattent contre l’austérité, l’Europe ne fait pas rêver. Cette Europe, c’est celle qui a été rejetée en 2005 : pourtant, le NON au TCE n’a pas été respecté, Hollande a même ratifié le traité en 2012.Quand on piétine les décisions démocratiques, il ne faut pas s’étonner que l’abstention progresse. L’abstention massive et chronique révèle une crise profonde, une perte de sens de la citoyenneté et des fondements de la démocratie. Elle témoigne aussi du malaise ressenti face à des politiques qui, de droite comme de gauche, s’inscrivent dans la continuité d’une ligne libérale. Face à la crise et à la désespérance, aucune réponse sociale mais l’austérité imposée comme horizon indépassable.

Quand le FN, au soir du 25 mai, s’autoproclame « 1er parti de France », la réaction de Valls est honteuse : il nous sert un discours de politique générale décontextualisé, confirme des orientations libérales rejetées par tous et qui mènent dans le mur. Jamais un parti au pouvoir n’avait remporté aussi peu de suffrages, jamais un parti d’extrême droite n’avait à ce point raflé la mise, et le premier ministre s’enlise dans le déni ! Désespérant.

Le FN a devant lui un boulevard : il apporte des réponses (simplistes, démagogiques et fausses, mais des réponses !), il module son discours, il s’adapte, il s’implante… Le principal danger du FN aujourd’hui est qu’il n’est plus diabolisé, qu’il tend même à se banaliser et à faire oublier qu’il n’est pas un parti ordinaire, qu’il n’est pas de même nature, et qu’il faut résolument le combattre.
Ces élections européennes marquent une étape, un palier : oui, le FN est « à nos portes », il faut l’empêcher d’entrer. Seule la convergence, dans la suite du processus initié le 12 avril, de toutes les forces progressistes de gauche, associatives, syndicales et politiques, permettra de constituer le barrage indispensable et d’empêcher l’avènement de ce péril. Il n’est plus temps d’attendre.