- Intervention d’Antoine Chauvel au Conseil national de la FSU-SNUIPP, novembre 2022
Alors que partout en Europe les libéraux au pouvoir prennent quelques inflexions face à la grogne sociale, notre gouvernement ressemble de plus en plus à celui de Tatcher : imposer l’ultra libéralisme et écraser les résistances.
En plus de l’écologie, deux sujets font plus qu’interpeler le mouvement syndical.
Notre pétition a recueilli plus de 40.000 signataires. Si, dans des entreprises publiques comme privés des mobilisations et des luttes, parfois victorieuses, surgissent c’est parce que les salaires, de surcroit en période de forte inflation, sont une question centrale. Mais ce n’est pas la seule…
Le gouvernement remet en selle son vieux projet d’allongement du temps de travail dont l’objectif est de diminuer le niveau moyen des pensions.
Ces deux sujets sont fortement liées. Dans les deux cas, c’est la question de « qui paie ? » qui est posée. Est-ce aux salarié·es en se serrant la ceinture et en travaillant plus longtemps où est-ce aux revenus du capital, que ce soit par dividendes, exonérations ou profits, de passer à la caisse ?
Face à cela, il faut tenir tous les bouts. Et la période oblige.
Informer, mobiliser pour espérer gagner : nous en sommes toutes et tous ici convaincu. Et cela nécessite deux choses.
D’une part des dates, annoncées en avance, qui permette de convaincre et de la légitimité du combat et de l’importance de la grève.
D’autre part un plan d’action qui ne soit pas une succession de jours de grève trop espacés qui sont une machine à perdre.
Si la nécessité de se mobiliser fait accord, il y a alors deux conséquences concrètes :
Il faut chercher sans cesse l’unité dans la configuration la plus large. Mais cette dernière n’a jamais été, et ne peut être aujourd’hui, un frein à l’action.
Les exemples sont nombreux. L’unité qui a prévalue sur les retraites en 2010, ne s’est pas reconduite en 2019. Pourtant, le taux de grévistes du 5 décembre 2019, derrière les seules bannières CGT, FSU, Solidaires et FO est supérieur à tous les taux de grévistes de 2010 derrière bien plus de bannières.
Aucune mobilisation ne peut espérer gagner sans soutien populaire. Si les organisations syndicales sont la force motrice, il faut, sans exclusive, construire des temps plus larges, permettant à tout·es les forces de notre camp de participer : nous l’avons déjà réussi. Le 12 octobre 2010 et ses 3 millions de manifestant.es était suivi d’une journée de mobilisation le samedi 16, puis d’une grève reconductible dans les transports.
C’est notre rôle de construire un calendrier global. Ne pas être à l’initiative reviendrait à laisser à d’autre le soin de le faire.
Face à un gouvernement de classe, Le SNUipp et la FSU doivent être à l’initiative et réaffirmer à la fois leur appartenance au camp de la transformation sociale avec la CGT et Solidaires et leur ouverture au mouvement social. Sur les salaires, comme sur les retraites, nos collègues voteront pour celles et ceux qui se battent pour leurs droits et pour le progrès social.