Encore une nouvelle ministre de l’EN et une baisse de budget

  • CDFN septembre 2024, intervention de l’école émancipée par Céline Sierra –

Ça y est, nous connaissons maintenant l’ampleur des dégâts à venir dans la poursuite du démantèlement du service public d’éducation nationale. Deux ministres et un ministre délégué dont les historiques politiques nous permettent de voir très clairement où ira le gouvernement Barnier en matière d’éducation.

La nouvelle ministre, complètement ignorante des questions éducatives, mais soutenue par Attal, dit s’inscrire dans la continuité des politiques précédentes. Bien sûr, les mesures du choc des savoirs seront sanctuarisées. Et il probable que si nous ne formons pas un front capable de réagir vite, partout où les groupes de niveaux n’ont pas pris la forme explicite du tri, des pressions se feront à nouveau sentir. Pressions qui s’abattront sur l’ensemble des personnels sommé·es de faire mieux, mais surtout ce que le ministère veut et avec toujours moins.

Car avec ce gouvernement, le discours d’austérité et les propositions délétères vont va déjà bon train pour rogner sur l’école, ses personnels et ses élèves. Pourtant, même la ministre démissionnaire l’a dit refermant sa porte, je cite « une sanctuarisation du budget existant est nécessaire », c’est dire. De notre côté, nous savons que ce n’est pas d’une sanctuarisation dont l’école et l’enseignement supérieur ont besoin mais d’une véritable augmentation de son budget, le dernier rapport de l’OCDE montrant bien que la France est largement sous la moyenne des augmentations des pays comparés. Mais qu’elle finance l’enseignement privé à hauteur de 73 %, alors que la moyenne de l’OCDE est de 59 %.

Sur le privé en particulier, l’arrivée du ministre délégué à la réussite scolaire et à l’enseignement professionnel est un véritable affront envers les défenceureuses de la réussite de l’ensemble des élèves. L’an passé, alors qu’Oudéa-Castera, par ses propos abjects, mettait en lumière le financement en partie illicite de l’enseignement privé, Alexandre Portier a pris parti en accusant le rapport parlementaire sur le financement du privé de tenir, je cite, de «graves accusations [qui] jettent l’opprobre sur l’ensemble des établissements privés sous contrat». Il appelait à sortir d’une, je cite encore, « grave caricature ».

Pire ou pas pire, on ne sait plus, la nomination d’Hetzel comme ministre de l’enseignement supérieur  : il a notamment contribué à la loi LRU et a demandé à l’Assemblée nationale l’ouverture d’une commission d’enquête (je cite « relative à l’entrisme idéologique et aux dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur »…

Ceci augure de nouvelles attaques contre l’université et ses personnels, que nous avons à combattre dès maintenant.

On le comprend le cap ne changera pas. Il n’y aura pas de rupture avec les politiques éducatives régressives, ségrégatives, réactionnaires, menées contre les élèves des classes populaires et les personnels.

La FSU, forte de sa place majoritaire doit reprendre la bataille menée l’année passée contre le choc des savoirs, réengager une campagne interdegré pour mobiliser les collègues, les parents, les usagers de la maternelle à l’université. Seule l’action peut enrayer la machine.

Enfin, face à un budget de l’austérité et à l’heure où les inspections générales envisagent des suppressions de postes dans l’enseignement, le 1/10 revêt un enjeu particulier, qui nécessitera des suites.