Hier a eu lieu la première mobilisation contre Macron et son gouvernement.
Malgré une impopularité croissante, les mesures et les annonces se poursuivent. Après la découverte du contenu des ordonnances modifiant le code du travail avec ses référendums à l’initiative des patrons, la suppression des CHS-CT, les licenciements facilités ; c’est la Fonction publique qui est l’objet d’annonces telles que gel du point d’indice, retour de la journée de carence, report possible des mesures PPCR, suppressions de postes.
Sans poursuivre la litanie des mesures et annonces, un constat s’impose déjà, la précarisation du salariat en est le dénominateur commun. Mais au profit de quoi ou de qui ? Pourquoi faut-il absolument réduire le coût du salariat et de la Fonction publique ? Pour respecter les fameux 3% de déficit ? Mais pourquoi alors baisser la base d’imposition de l’ISF accordant ainsi une réduction d’environ 3 milliards d’euros par an aux plus riches.
L’école fait aussi partie de ce grand projet de transformation de la société française. Le projet de Blanquer qui prône entre-autre l’individualisation du parcours de l’élève et l’autonomie des établissements s’inscrit dans cette politique de classe. Une récente étude québécoise montre qu’une telle politique éducative conduit à une baisse générale des résultats scolaires. Ainsi nos élèves, moins bien instruits, moins bien formés, moins diplômés rejoindraient un marché du travail moins protecteur de leurs droits et conditions de travail. Est-ce vraiment cela que nous voulons ? Pour nous, nos conjoint-es, nos enfants, nos familles, nos élèves ?
C’est pour cela qu’il faut nous mobiliser, tous ensemble, public / privé et entraîner nos collègues dans cette bataille. Pour cela nous devons poursuivre le travail d’explication commencé lors de la réforme El Khomri. Expliquer les conséquences des ordonnances sur le code du travail pour les salarié-es mais aussi pour les fonctionnaires, je ne vous rappelle pas l’épisode des retraites de 2003 dans un souci d’alignement suite à la réforme des retraites du privé en 1993. Il faut aussi expliquer les conséquences des mesures envisagées à l’encontre des fonctionnaires sur le fonctionnement du service public à nos collègues et au grand public.
Hier, donc, première journée de manifestation, a été une réussite. Nous devons nous en réjouir car la réussite d’une journée n’obère en rien nos capacités à mobiliser de nouveau, bien au contraire. Elle dynamise le mouvement. Elle contribue à renforcer la participation aux manifestations suivantes. Elle rend possible l’articulation d’une mobilisation plus générale avec des mobilisations sectorielles car elle crée dans l’opinion publique l’idée qu’il y a d’autres choix sociaux possibles que ceux menant à l’échec et à la montée de l’extrême droite. Il faut continuer à démontrer que la théorie du ruissellement ne produit pas plus de richesses mais enrichit les riches et précarise les salarié-es.
Macron souhaite diviser pour mieux régner ? Soyons partie prenante d’une union qui fera la force des mobilisations contre les ordonnances travail et contre les attaques faites à la Fonction publique.
Le SNUipp-FSU doit se positionner dès maintenant :
• Pour un appel à la grève pour les prochaines dates inscrites dans le calendrier des mobilisations, le 21 septembre, une autre autour du 10 octobre ;
• Pour déposer un préavis de grève couvrant toute cette période ;
• Pour produire des tracts, des visuels, des argumentaires en directions des personnels, comme nous avons su le faire sur la loi El Khomri.