EDITO : Notre syndicalisme n’a pas d’autres choix que de se faire entendre !
Un corps de gardes-frontières est créé par l’Union Européenne, et la presse annonce qu’elle « soigne ses frontières » ! Le cynisme est grand parmi les dirigeants politiques et les grands médias qui ne voient rien de mal à laisser grandir les murs et les barbelés pendant que des milliers de personnes fuyant la guerre se retrouvent prisonnières de cette politique.
Pourtant, les milliards engloutis par « Frontex » suffiraient à eux-seuls à financer les premières mesures pour un accueil décent des réfugié-es. Nos pays ont bien la capacité d’accueillir ces milliers de personnes. La politique menée contre les réfugié-es, dans l’Union Européenne et en France en particulier, dont il s’agirait de trier le petit nombre de « bons
réfugié-es » prétendument capables de « s’intégrer », et de rejeter les autres, désignés comme boucs émissaires, n’est pas différente de ce que défend le FN en la matière. Le chômage et les économies budgétaires ont bon dos. C’est sur ce même autel de l’austérité et de la « sécurité » que le gouvernement annonce des milliards pour les prisons mais seulement des millions pour les Universités ! Les conseils départementaux annoncent quant à eux la fermeture de nombreux collèges. Aussi les édiles politiques prennent le contre-pied de Victor Hugo : ils ferment des écoles pour ouvrir des prisons.
Vivre sous état d’urgence permanent et sans culture, est-ce vraiment la seule perspective qu’ils ont à nous offrir ?
Ce sont les mêmes qui prétendent nous évaluer. Or ils ne cessent de nous dévaluer. Ils achèvent avec cette réforme la grande tentative de mise au pas des enseignant-es et de casse de l’Ecole que représente la dite « refondation ». Aussi le syndicalisme n’a jamais eu autant besoin de forces, pour la lutte, pour la transformation sociale. Partout dans nos établissements, nos départements, nos académies, il sera nécessaire de faire entendre nos voix tant les campagnes électorales à venir partent sur des terrains qui oublient volontairement les questions sociales, environnementales et les questions d’égalité.