Enterrées et bien enterrées les lubies macroniennes rabâchées pendant cinq ans comme « le ruissellement », « le en même temps », « le ni gauche ni droite ». En permettant le rachat des jours de RTT par les entreprises sous couvert d’un coup de pouce face à l’inflation, les député·es et sénateur·trices Renaissance et LR, main dans la main, entendent conjointement lancer la suppression des 35 heures. Ce que Sarkozy n’a pas réussi, Macron le fait tranquillement en s’appuyant sur les LR. Cette remise en cause des 35 heures s’accompagne d’une énième attaque sur les comptes de la Sécurité sociale car ces rachats sont exonérés des cotisations. Ce rachat jouera d’autant plus contre les travailleur·euses qu’il obère toute négociation concernant les hausses salariales et la réduction du temps de travail. L’unanimité syndicale contre ce vote doit déboucher sur des initiatives interprofessionnelles dès la rentrée pour s’opposer à son application.
Dans sa logique libérale continue, le gouvernement a fait le choix des entreprises contre les travailleur.euses et son refus idéologique de ne pas taxer les méga profits des multinationales comme Total Energie, CMA CGM en est une autre preuve. Cette taxe appliquée en Italie, en Espagne, en Grèce, en Roumanie ou encore au Royaume-Uni où elle varie entre 10 % et 25 %, ne le sera pas en France car le gouvernement, fort du soutien des LR, refuse de voir cet impôt exceptionnel comme un élément de justice sociale et fiscale.
Cette détestation de la justice sociale se caractérise aussi dans les hausses de salaires, de pensions toutes inférieures à l’inflation et qui ne résoudront donc pas le décrochage entre les salaires et le coût de la vie. En ne répondant pas à la crise économique et aux attentes des salarié·es, des retraité·es, des précaires …, le gouvernement a mis la barre à droite toute, en annonçant des futures régressions : assurance-chômage, retraites, services publics transformés, lycées professionnels en phase de démantèlement programmée …
Le syndicalisme de transformation sociale se doit de débattre des initiatives interprofessionnelles à mener et à rejoindre. La journée d’action du 29 septembre proposée par la CGT, la « marche » du début octobre initiée par la FI sont des mobilisations à venir. À nous de les investir sous une forme ou une autre mais investissons-les pour faire entendre nos revendications de justice sociale, de transition écologique, de renforcement des droits des travailleur·euses.
Crédit image : (cc) Jacques Paquier sur Flickr.com