Édito de l’ER du 18 avril 2023
En validant la loi qui reporte l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, le Conseil constitutionnel permet à Macron de renforcer son autocratie au détriment de la démocratie parlementaire et de la démocratie sociale. En piétinant les travailleuses et travailleurs et leurs organisations syndicales en lutte depuis trois mois, Macron montre son vrai visage de boutefeu libéral, qui déteste les salariée·s et leurs conquis sociaux et qui a pour objectif de permettre aux ultra riches de toujours plus s’enrichir. L’assourdissant silence du MEDEF pendant la période est une preuve supplémentaire de cette connivence de classe. À la mobilisation légitime, le gouvernement n’a que la répression comme réponse : arrestations arbitraires, gazages et LBD… La brutalité policière est l’outil autoritaire de l’État pour tenter d’empêcher toute forme d’enracinement du mouvement social.
Depuis trois mois, le mouvement social lutte contre cette loi dont il demandait le retrait. C’est désormais, son abrogation qu’il faut obtenir et il serait incompréhensible d’abandonner la rue et la contestation. À juste titre, l’intersyndicale nationale a décidé, de ne pas répondre aux sollicitations du gouvernement et de Macron jusqu’au 1er mai. Cette question se pose pour toutes les instances. Le gouvernement est illégitime, à nous de le lui rappeler haut et fort à chacun de ses déplacements et en boycottant toutes les réunions.
Un 1er mai unitaire est une étape à construire et à réussir partout en France. Ce sont des millions de personnes qui doivent défiler sur tout le territoire pour montrer à Macron et à son gouvernement que le refus de cette loi comme de sa politique sont majoritaires dans le pays. La construction d’un 1er mai massif et unitaire doit s’appuyer sur des mobilisations locales et des grèves sectorielles. La grève hebdomadaire n’a pas réussi à créer le nécessaire rapport de force. Il nous faut donc réfléchir collectivement aux modalités pour faire plier Macron et ses ami·es du CAC 40, en bloquant réellement l’économie, en mettant réellement la France à l’arrêt une semaine.