Le mouvement contre la réforme de retraites a montré à la fois la force du mouvement syndical, la confiance dont il jouit auprès des salariés, et ses faiblesses. Nous n’avons pas réussi à faire plier le gouvernement, le poids des défaites passées pèse, mais aussi une trop faible implantation syndicale dans tous les lieux de travail, tant il est vrai que pour se mobiliser on a besoin de collectifs militants. C’est l’extrême droite qui tire les bénéfices de la désespérance sociale, au point d’être en capacité de prendre le pouvoir.
Le mouvement syndical est donc au pied du mur. Pour l’École Émancipée la FSU doit concrétiser son mandat de nouvel outil syndical. Nous avons besoin de regrouper les forces du syndicalisme de lutte et de transformation sociale, avec, pour commencer, nos partenaires naturels que sont la CGT et Solidaires. C’est un projet ambitieux mais nécessaire pour que le monde du travail retrouve confiance dans ses capacités de résistance, et dans la possibilité d’imposer d’autres politiques. Nous devons convaincre que le système capitaliste destructeur de l’humanité et de la planète peut et doit être renversé ; qu’on peut construire une société débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression, en harmonie avec le reste du vivant.
Ce projet de nouvel outil syndical a vocation à entraîner une majorité du monde du travail. Il doit être débattu au plus près du terrain, entre les équipes syndicales mais aussi avec les collègues. Il faudra dépasser les difficultés qui ne manqueront pas de surgir. Elles le seront par le débat démocratique, le respect mutuel et la conviction que nous n’avons plus le choix.