Le dérèglement climatique conduit à une dégradation des terres et à une raréfaction des ressources en eau.
Les terres agricoles disponibles pourraient diminuer fortement d’ici à 2050, quand l’écart entre les besoins en eau et les ressources disponibles pourrait atteindre 40 % dans les deux prochaines décennies.
Ce qui conduit les Nations Unies à estimer que 500 millions de personnes pourraient migrer d’ici 2050 pour cause d’inondations, de dégradation des sols, de catastrophes naturelles ou encore de déforestation et d’accidents industriels.
Selon l’Internal Displacement Monitoring Center (IDMC), déjà entre 2008 et 2014, une moyenne annuelle d’environ 25 millions de personnes sont déplacées chaque année pour cause de catastrophes naturelles, dont plus de 80 % le sont en raison d’évènements hydro-climatiques (tempêtes, inondations, érosion des côtes, etc.).
Et le lien entre dérèglement climatique et guerres est également souligné dans nombre de rapports récents concernant aussi bien la situation précise de la Syrie, comme de l’Afrique sub-saharienne par exemple.
Selon le dernier rapport du GIEC, le changement climatique « augmentera les risques de conflits violents, qui prendront la forme de guerres civiles et de violences intergroupes ».
En 2013, une étude parue dans la revue Science quantifiait cette tendance en montrant grâce à des données historiques remontant à plus de 10 000 ans sur 45 conflits dans l’ensemble du globe, qu’une élévation de la température moyenne et un changement du régime des précipitations étaient systématiquement corrélés à une augmentation des violences interpersonnelles et des conflits.
Les ONG « environnementalistes » estiment que les institutions internationales trainent à définir un statut pour les réfugiés climatiques.
En dépit des constats répétés sur l’ampleur du phénomène, les déplacés environnementaux n’ont toujours pas de statut juridique.
Dans le cas des migrations transfrontières, la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés ne leur est pas adaptée. Pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, s’il existe des principes directeurs de l’ONU de 1998 sur les droits des personnes déplacées, ils ne sont pas contraignant envers les États.
Mais toute définition différentielle entre les différentes catégories de migrants comporte des risques, dont celui d’établir une hiérarchie entre les réfugiés. Avec d’un côté, une protection des personnes victimes de persécutions politiques, des guerres ou de changements climatiques.
Et de l’autre, les personnes qui fuient la misère et se verraient refoulées de manière systématique. Sachant qu’en réalité il est impossible de séparer les raisons climatiques des raisons économiques –Pour les paysans par exemple, elles sont intimement liées–. ●
Sophie Zafari