Marie Haye (SN, Nantes)
Cher·es camarades,
Ce CN doit donner au SNES-FSU le profil offensif et combatif qui s’impose.
Macron, largement discrédité à l’issue de la séquence de la réforme des retraites, n’a depuis qu’un mot à la bouche, ou plutôt trois : « l’ordre ! l’ordre ! l’ordre ! » Jusque dans l’éducation : « se comporter » est érigé en compétence fondamentale, l’uniforme expérimenté, l’« instruction » civique renforcée, le SNU imposé aux secondes qui n’auront pas décroché de stage ou de séjour à l’étranger en juin…
Il s’agit de flatter le désir d’ordre d’une partie de la population non sans arrières-pensées électoralistes, mais aussi de maintenir l’ordre capitaliste établi, celui des inégalités, alors que des colères populaires en contestent la légitimité :
Colère de la jeunesse des quartiers populaires contre le continuum de discriminations et de violences, notamment policières, qui la visent et génèrent une citoyenneté de seconde zone.
Colère contre les projets écocides comme les mégabassines, qui accaparent ce qui reste des ressources de la planète, jusqu’à l’effondrement.
A chaque fois, la réponse du pouvoir est la même : criminalisation et répression. Mais l’ordre sans justice est un désordre, une surenchère qui brutalise les rapports sociaux et fait monter l’extrême droite. Il est d’ailleurs à craindre que les prochaines élections européennes se jouent sur la politique migratoire.
Dans un tel contexte, notre responsabilité est de renforcer notre camp social.
Le 23 septembre, opposons un front unis contre les violences policières, le racisme, pour la justice sociale et les libertés publiques. Le SNES-FSU doit investir massivement ces marches en lien avec la fédération.
Le 28 septembre, défendons le droit à l’avortement toujours plus menacé.
Le 3 octobre, soyons aux côtés des AESH, essayons d’y associer les AED.
La jeunesse reprend les marches pour le climat : emboîtons-lui le pas !
Le 13 octobre est un jalon important de la rentrée sociale. Cette date est la première qui offre un débouché à la colère contre les salaires en berne et les prix qui augmentent, contre la dégradation des conditions de travail, la précarité, le chômage. La CGT appelle à la grève ce jour-là.
Après la défaite du printemps, on sait que ce sera difficile, mais soyons volontaristes : l’état d’esprit des collègues se construit. On l’a vu sur le pacte. C’est notre rôle.
Dans notre champ, nous ne partons pas de rien : la propagande gouvernementale sur la soit-disant revalorisation a mis les collègues en colère, les conditions de rentrée aussi. Des grèves ont eu lieu ici et là pour plus de moyens. Les refus du pacte sont majoritaires, il faut continuer à les visibiliser, les valoriser, comme Sophie le fait déjà en effet avec talent, en montrant qu’ils sont une manière de s’opposer à de nouvelles dégradations de nos conditions de travail, qui font les conditions d’étude des élèves. Ce n’est pas parce que les collègues refusent le pacte que le service public d’éducation se dégrade mais bien à cause de quinze ans de politiques éducatives néolibérales.
Travaillons à l’unité, soyons plus fédéraux sur les salaires, le pacte, la formation des enseignant·es… Travaillons autant que possible avec les autres organisations syndicales, avec les parents. Le gouvernement tente de nous diviser. Opposons-lui des revendications unifiantes, avec le vote du budget en ligne de mire : augmenter les salaires, recruter à la hauteur des besoins, baisser les effectifs des classes…
En Grande-Bretagne, après huit jours de grève l’an dernier, les syndicats ont obtenu fin août une augmentation de 6,5%, la plus importante depuis 30 ans. Voilà qui donne de l’espoir !