C’est la dernière CAN de l’année, bientôt le début des vacances d’été, pourtant nous ne devons ni réduire la voilure ni mettre entre parenthèses nos revendications.
Effectivement, malgré la victoire électorale d’un programme de gauche et un engouement politique, cette année a été marquée par la mise en place d’une politique toujours plus libérale, toujours plus antisociale : aucune avancée sur les retraites, bien au contraire, pas d’augmentation du point indice, attaque contre les agences de l’État, reprise des travaux de l’A69, et coup d’arrêt aux politiques pour la transition énergétique…
De plus, le décalage du jeu politique vers l’extrême droite a, notamment, pour conséquence l’institutionnalisation des immigré.es comme boucs émissaires, et en particulier des musulmans. Idée relayée par beaucoup de médias ne jouant plus leur rôle de contre-pouvoir. Les dernières opérations de contrôle lancées par Retailleau s’apparentent à des rafles de sans-papiers.
Du point de vue international, ces politiques libérales visant à l’individualisation des citoyens, à casser les liens sociaux, à transformer les opprimé.es en coupables sont amplifiées par l’arrivée au pouvoir de nouveau/lles dirigeant.es : Trump, Milei, Meloni etc. Dirigeant.es dont l’analyse psychologique ne doit pas remplacer l’analyse politique. Car ces personnes ont bien comme objectif/programme ? de saper la démocratie et les contrepouvoirs dans leur pays, le tout à la sauce climato sceptique. Cette nouvelle droite réactionnaire et illibérale fait des émules partout dans le monde notamment en Europe, remettant en cause les droits des femmes et des LGBTI.
Ce sont les politiques et les gvt réactionnaires, libéraux et impérialistes qui sont responsables des guerres dans le monde, dont le génocide à Gaza, ainsi que de l’impossibilité d’atteindre les objectifs des accords de Paris sur le climat.
Dans le contexte actuel, il est difficile de ne pas donner le sentiment d’être un peu à la traine, du moins en réaction à l’actualité : les réformes se sont succédées (lycée, orientation, réforme du collège, tri des élèves) et malheureusement, tout semble bon an mal an se normaliser, alors même que la pertinence de nos analyses et de nos mandats demeure d’actualité.
Dans ce marasme ambiant le rôle de notre syndicat de transformation sociale est de :
– Rester audible, de rester crédible et ne pas perdre davantage de terrain par rapport à la concurrence des OS. Pour ne pas perdre davantage en nombre total de syndiqué·es, il nous faut trouver le moyen de rester visibles et actif·ves dans l’espace médiatique et auprès de nos collègues, que nos analyses leur soient utiles non seulement pour comprendre et décrypter les enjeux de ce qui se joue sous leurs yeux, mais surtout pour leur donner envie de se mobiliser.
– De résister en portant haut nos revendications et nos propositions pour une école plus juste et émancipatrice pour tou.tes les élèves, à travers un plan d’action qui comporte plus que quelques dates de mobilisations.
– De soutenir les actes de résistance, car ils existent : soutien à nos collègues mutés d’office du 93, les militant·es de la cause Palestinienne et pacifiste, et celles et ceux qui luttent contre les Grands projets inutiles et écocides, comme la mobilisation contre l’A69…
Cet été, il nous faudra nous reposer avec vigilance pour revenir dès la rentrée avec l’envie et les conditions d’un mouvement d’ampleur.
Ce n’est que dans l’action et dans la mise en œuvre de ces mots d’ordre (résistance et soutien) que notre syndicat pourra remplir sa mission.