Ce début d’année 2025 continue d’être marqué par les incertitudes, notamment celles qui pèsent sur la situation géopolitique internationale, accentuées par l’arrivée de Trump au pouvoir. Ses interventions et ses velléités impérialistes ont comme un air de Guerre froide, celui d’une instabilité géopolitique qui rebat les cartes des alliances passées et plonge les populations dans l’angoisse du retour de la guerre. Mais les menaces ne restent pas cantonnées à la politique états-unienne : à Gaza, au Moyen Orient, en Europe, en Afrique, les conflits font rage, et placent les populations civiles, dont les plus pauvres, au premier rang des victimes.
Cette rhétorique guerrière trouve aujourd’hui un écho dans les discours politiques nationaux, particulièrement en Europe. Certains semblent même vouloir jouer sur les peurs, en accentuant les analyses pessimistes et en préparant déjà les opinions à entrer dans une « économie de guerre ».
Dans ce contexte, il nous faut garder la tête froide, rester audibles et visibles, et ne pas laisser toute la place aux manipulations des va-t-en-guerre. Nous avons la responsabilité de sortir de la sidération et de l’attentisme dans lequel le contexte politique et international nous plonge et semble même nous enliser.
Dans les mois à venir, le rôle des organisations de transformations sociales va être fondamental pour empêcher que l’on cède davantage de terrain sur nos conquis sociaux, pour éviter que notre modèle social ne soit davantage sacrifié par des prédateurs qui se serviraient de ce nouveau contexte et de la solidarité avec les Ukrainiens comme prétexte pour assouvir toujours plus leurs désirs d’enrichissement sur le dos des populations et de la planète.
Par ailleurs, ce discours martial servi par la droite nationaliste et l’ED est celui qui, comme aux Etats-Unis, risque de porter le fascisme au pouvoir dans une situation où, nous le savons, le macronisme a déjà préparé le terrain et servi continuellement de tremplin aux forces réactionnaires. L’exemple du SNU, comme tentative de mise au pas de la jeunesse, est assez révélateur des mauvaises idées remises au goût du jour dans ce contexte ; mais il en est évidemment de même des vieilles attaques sans cesse renouvelées contre le temps de travail, les retraites et bien sûr les services publics. La défense de ces mêmes services publics, alors que la création de la sécu aura 80 ans en octobre, doit nous permettre de faire face aux attaques et de mobiliser nos collègues comme l’opinion publique, d’en faire un fil rouge pour nos actions et la défense de nos choix de société.
L’histoire et l’actualité aux Etats-Unis nous enseignent que l’École publique risque encore d’être une cible privilégiée pour les réactionnaires et les fascistes qui veulent modeler et mettre au pas la jeunesse pour transformer la société selon leurs souhaits.
Notre organisation doit donc prendre pleinement sa place dans ces débats politiques, où nos revendications auront à se faire entendre à toutes les échelles de responsabilités et en embrassant globalement toutes les problématiques qui lient dans une même équation les services publics, notre modèle social et le rôle essentiel des agents de la FP. Le 1er mai sera sans doute une date phare dans le calendrier pour marteler nos revendications.