Débat action – Un pacte pour une grève qui mette l’éducation à l’arrêt ?


Par Clément Lefèvre (CAN, Normandie)


Nous sortons d’un mouvement historique mais il nous faut constater que son ampleur n’a reposé que sur le volontarisme des équipes militantes et que la faiblesse de l’auto-organisation a pesé sur nos capacités à gagner. Cette faiblesse est multifactorielle et il nous faut l’interroger si nous voulons des victoires prochaines. Ainsi il nous faut maintenir et élargir les collectifs militants rassemblés dans cette mobilisation.

Cela passe par l’ouverture de nos instances à de nouvelles personnes non-élues si nécessaire en tant qu’observatrice·teur, par l’organisation de réunions de syndiqué·es à une échelle appropriée : S1, bassin d’éducation, visio de s1, la mise en réseau de nos syndiqué·es est essentielle… La mobilisation contre le pacte peut en être l’occasion.

L’expérience militante de tout·es les présent·es ici nous enseigne que le rapport de force est d’autant plus faible qu’il est local. Aussi organisons-nous, réunissons les militant·es du mouvement, les contacts pris dans les stages pacte, faisons de cette rentrée l’occasion d’une expression massive du SNES-FSU, avec du matériel disponible dès la pré-rentrée. Permettant d’informer mais permettant aussi de s’en saisir (photo collective de pré-rentrée avec pancartes, affiche de préparation de la grève que nous proposons qui peut tenter de réussir ce qui a échoué le 7 mars : « mettre l’éducation à l’arrêt » (à l’échelle fédérale et intersyndicale).

La forme a de l’importance et la perspective de la rentrée de ·oussaint avec un bilan de la période écoulée peut permettre suite à notre ultimatum d’avoir un mot d’ordre d’absence de reprise. Ils préparent l’implosion de l’éducation nationale depuis longtemps, avec le pacte ils remettent une pièce dans la machine à broyer, mais ils peuvent aussi accentuer l’implosion des salles des prof-es, et nous ne l’éviterons que par l’action collective, sur des revendications unifiantes et avec le soutien des usager·ères. Grâce à cela nous pouvons éviter de diviser les salles des prof·es mais il nous faut gagner la campagne de refus.

Si nous voulons faire douter le gouvernement et lui imposer de réinjecter ces moyens dans un tronc commun rémunérant ce que nous faisons déjà, il ne faut en aucun cas que le ministre sorte avec un bilan mi-figue mi-raisin. Il faut que nous l’entendions dire : « on ne peut pas dire que c’est un échec, disons que ça n’a pas marché ».