Gilbert Dumas (Lyon)
Cher·es camarades,
Aux portes de l’Europe se déroule un conflit que personne n’imaginait possible, il y a deux mois. Nous croyions la guerre terminée en Europe depuis la fin de la 2ème guerre mondiale.
OUI les occidentaux et les USA n’ont pas cherché à construire une nouvelle Sécurité Européenne avec les russes au moment de l’implosion de l’URSS en 1989.
OUI ils ont maintenu l’OTAN tourné contre la Russie alors que le pacte de Varsovie se dissolvait.
OUI les Occidentaux ont menti aux Russes et à Gorbatchev en promettant, au moment de la reconnaissance par Gorbatchev de la réunification allemande en 1991, de ne pas étendre l’OTAN à l’Est.
RIEN ne justifie l’agression violente des armées russes contre la population d’Ukraine.
Car la Russie de Poutine est une dictature où n’y a pas de liberté d’expression, qu’on assassine les journalistes comme Anna Politkovskaia. C’est en Russie que les journalistes ou les artistes qui osent parler de guerre risquent de 10 à 15 de prison. C’est en Russie qu’avec le soutien de l’Eglise orthodoxe on criminalise l’homosexualité, et on s’en prend aux féministes. C’est en Russie qu’on a interdit tous les médias indépendants. C’est en Russie qu’on emprisonne les manifestant·es qui demandent la paix et risquent plusieurs années de prison. C’est en Russie qu’on veut promulguer le retour de la peine de mort pour celles et ceux qu’on appelle les traîtres à la nation. Oui il y a en Russie, comme dans l’Italie fasciste, le culte de la personnaliste pour Poutine : Poutine à cheval, Poutine donnant à manger aux dauphins, Poutine faisant du judo, Poutine faisant du hockey, des chansons pour Poutine, des tee-shirts avec Poutine, des mugs avec Poutine, une présence constante tous les jours sur les chaînes de propagande russes. Oui la Russie devient un pays militariste.
Mais nous ne sommes pas plus en guerre contre la Russie que contre le peuple russe qui subit la dictature et la répression, comme également nos camarades du Bélarus. A ce propos, nous voulons dénoncer ici l’arrestation ignoble d’Alexandra Yaroshuk, leader du BKDP, arrêté et détenu par le FSB avec de nombreux autres syndicalistes pour ses positions contre la guerre. Notre congrès peut lui exprimer toute sa solidarité.
Il faut dans cette aide ne pas prendre un contre langage guerrier qui serait dangereux sur le plan militaire et inefficace sur le plan diplomatique pour trouver une solution de paix qui se fasse sous l’égide de l’ONU. Ce qui se passe en Ukraine est un enjeu pour l’Europe et pour le monde.
Si nous sommes vraiment pour le « Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour leur droit à un état souverain. Si nous sommes vraiment pour le respect des minorités avec leur langue, leur culture à l’intérieur d’un état souverain. Si nous sommes vraiment pour une paix juste en Ukraine, c’est à dire une paix qui respecte le Droit à la Souveraineté du peuple ukrainien.
Alors nous devons nous engager dans la solidarité avec le peuple ukrainien sur la base de l’Appel du 17 mars sans exclusive et sans donner de leçon de paix ou de résistance aux Ukrainien·nes.
Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie et contre le peuple russe qui subit la dictature et la répression. Nous soutenons simplement le droit des Ukrainien·nes à disposer d’elles et eux-mêmes et nous les soutenons de diverses façons en fonction aussi de notre humanisme et de nos convictions.
Il faut donc que le SNES avec la FSU sur la base de l’appel du 17 mars s’engage dans la solidarité avec le peuple ukrainiens. En Mai et notamment le 28 mai il il y a un appel de féministes contre les violences faites aux femmes par les soldats de l’armée russe qui ont sans doute le feu vert de leurs officiers.
Solidarité humanitaire en participant aux convois de solidarité intersyndicaux pour livrer vivres médicaments vêtements aux Ukrainien·nes.
Solidarité financière pour la reconstruction des villes, des écoles, des hôpitaux.
Solidarité syndicale avec nos collègues ukrainien·nes.
Solidarité politique pour faire à notre niveau pression pour une solution de paix négociée.
Vive l’Ukraine souveraine et indépendante.
Non aux Impérialismes
Retrait des troupes russes d’Ukraine.