Bénédicte Viguier (BN, Amiens)
A l’issue de la manifestation à Nice du 9 mai 2019, notre camarade du SNES-FSU Olivier Sillam, comme toujours au mégaphone dans le cortège FSU, a été violemment interpelé par la police, accusé d’outrage puis de rébellion, nous nous en souvenons toutes et tous. Toute la FSU a alors exprimé sa solidarité avec Olivier en exigeant l’arrêt immédiat des poursuites. Par la suite le SNES-FSU a pris en charge les frais de justice d’Olivier.
Mais la répression syndicale ne se limite pas qu’au cas d’Olivier. Nous avons toutes et tous en tête les 4 de Melle (convoqué·es en commissions disciplinaires après plusieurs mois de suspension), les camarades de Clermont-Ferrand (poursuivis pour « intrusion non autorisée dans un établissement scolaire »), Edouard Descottes (professeur au lycée Jean Macé à Rennes et militant SNES-FSU, qui suite à une CAPA disciplinaire s’est vu notifier une mutation d’office)… C’est aujourd’hui le tour de Kai Terada : militant SUD Education, co-secrétaire départemental du syndicat dans les Hauts-de-Seine, professeur de mathématique au lycée Joliot-Curie de Nanterre. 3 jours après la rentrée, il a appris qu’il était suspendu de ses fonctions pour 4 mois. Aucun motif ne lui a été communiqué pour justifier cette décision. Reçu en audience au rectorat, il a pu constater que son dossier était vide…
Que leur reproche-t-on ? Tout simplement leur engagement syndical. On leur reproche ce que nous faisons toutes et tous chaque jour dans notre quotidien militant : informer les collègues, les alerter, les réunir, soutenir leurs revendications, leurs mobilisations, manifester.
Ces situations de répression syndicale dans l’Education Nationale sont problématiques certes ; et le SNES-FSU doit apporter son soutien à toutes ces problématiques individuelles.
Mais ce ne sont pas seulement des problématiques individuelles : elles sont aussi de plus en plus nombreuses car pour inverser le rapport de force en leur faveur, éteindre toute contestation des réformes, abaisser la pression syndicale, les gouvernements Macron n’hésitent pas à user de l’intimidation, et le ministère de l’Education Nationale n’est pas en reste dans cette forme d’autoritarisme…
La multiplication des cas de répression syndicale dans l’Education doit interroger le SNES-FSU sur son rôle pour y mettre fin. Il ne s’agit pas tant d’apporter un soutien que de s’en emparer collectivement. Le SNES-FSU doit à présent mener campagne contre la répression syndicale dans l’Education : il apparaît donc essentiel que le SNES-FSU informe les collègues par des communiqués diffusés sur ses multiples supports papiers ou numériques…