Débat action – Être dans l’action, être visibles… et même dans les actions visibles !

Bénédicte Viguier (CAN, Amiens)

La problématique du recrutement fait depuis quelques semaines l’actualité… On a vu les job datings se succéder : c’était le tour lundi de mon académie. A Amiens, l’administration n’ayant rien fait pour anticiper les conséquences catastrophiques de la politique éducative de Jean-Michel Blanquer, nous avons organisé un job-dating parallèle pour recruter un·e DASEN et un·e recteur-trice ! Cette action fut un succès : non du fait de l’immense quantité de collègues en grève rassemblés devant la DSDEN de Beauvais (nous étions 30), ni de la qualité des propositions faites par les aspirants DASEN ou recteur·trice pour l’avenir du service public d’éducation dans notre académie… Non… Mais c’est bien parce que les collègues étaient scandalisé·es que nos publications sur les réseaux sociaux ont battu des records et que cette action humoristique a été si bien relayée dans la presse.

Ils·elles étaient scandalisé·es car cette crise des recrutement est le symptôme de biens d’autres problèmes :

Mépris de nos compétences par une « harmonisation » des notes au bac qui a particulièrement heurté les collègues déjà éprouvés après le fiasco du bac Blanquer. Nous pourrions lancer une motion commune à faire voter dans les C.A. de tous les lycées.

Pressions néo-managériales toujours plus nombreuses : multiplication des processus de contractualisations (Cités éducatives, TER, CLA…), audits qui ne disent pas leurs noms (auto-évalation, évaluation)…. Il nous faut produire du matériel de com’ là dessus : visuels, affiches, tracts….

Épuisement, comme plusieurs d’entre vous nous l’ont indiqué hier, lors du débat. Il nous faut aussi être présents sur la thématique du temps de travail et de la santé au travail.

– On voit clairement que Pap Ndiaye s’inscrit dans la droite ligne de Blanquer pour remettre en cause l’école démocratique. Ne manquons pas de le dénoncer. Pour préparer la pseudo-concertation annoncée par Pap Ndiaye, nous pourrions lancer des cahiers de doléance afin de permettre à nos collègues de s’exprimer, de nous faire remonter directement leurs difficultés.

– Au delà des problématiques purement éduc, la baisse du pouvoir d’achat (avec un salaire qui stagne et des prix qui explosent) est dans toutes les têtes. Nous devons être toujours plus visibles sur ce point.

– Si le projet de recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans porté par Macron semble avoir du plomb dans l’aile, on ne peut pourtant que s’inquiéter du fait que sa majorité relative le contraigne à s’appuyer sur LR : à droite toute la réforme des retraites ! Il faudra alerter les collègues sur les dégradations à venir.

Si nous sommes d’accord pour dire que placer une journée de grève en septembre à ce stade serait un peu hasardeux, il ne faut cependant pas passer à côté du fait que les collègues sont indigné·es par de nombreuses thématiques. Il nous paraît donc important d’être dans l’action, d’être visibles, et mêmes dans des actions visibles… à la fois en vue des élections professionnelles, mais aussi pour profiter de la fenêtre de tir médiatique qui accompagne chaque rentrée. C’est pourquoi, notamment, afin de prendre pleinement la place qui est la notre dans le moment médiatique de la rentrée scolaire, nous devons être à l’initiative d’une conférence de presse intersyndicale, avec CGT et Solidaires, afin de mettre en lumière toutes ces thématiques.