Lors des précédents conseils nationaux, des sections, de plus en plus nombreuses, ont évoqué l’urgence climatique dans leur intervention à cette tribune. Ensemble nous partageons les mêmes constats et analyses sur la responsabilité des activités humaines et des logiques capitalistes dans la crise environnementale. Nous sentons aussi l’urgence pour notre syndicalisme à s’engager dans un projet de rupture écologique et sociale en intégrant les questions environnementales à son corpus revendicatif.
Nous sommes convaincu·es de l’urgence à accélérer la mesure, à la hauteur du tempo de l’emballement de cet été 2022. Mais nous peinons encore à dépasser ce constat « qu’il faut faire quelque chose » et à le traduire par des actions, clairement identifiées, engagées par la FSU-SNUipp.
Au moment où l’exécutif commence à réfléchir à la problématique des bâtiments publics à l’aune de préoccupations environnementales, telles que leur dépendance énergétique par exemple, nous devons aussi initier le débat, avec les agent·es, d’une Fonction publique plus éco-responsable.
Or, nous ne pouvons pas prendre le risque que d’autres organisations syndicales que la nôtre engagent un tournant qui aurait pour conséquence de pointer notre immobilisme. A trois mois des élections professionnelles, nous devons prendre les devants pour nous adresser aux personnels, en les invitant à s’engager dans l’action localement et en renforçant le poids de leurs décisions. Cette entrée sur une préoccupation centrale dans la société, et en particulier dans la jeunesse, est indispensable.
Déjà, au SNES-FSU, il est question de lancer une grande enquête auprès de la profession sur les conditions de travail et le bâti scolaire, et d’interpeller le ministère sur le bilan de la canicule dans les établissements.
Dès lors, nous devons aussi faire entrer cette thématique dans notre texte action de rentrée. La concrétiser par une consigne que nous valoriserons dans les écoles, auprès des collègues, et que nous porterons dans les instances, à tous les niveaux.
Décliner par exemple cinq mesures immédiates pour l’École et ses personnels. En portant des revendications sur les températures, la qualité de l’air, l’éclairage, le chauffage, l’isolation… mais aussi la végétalisation des écoles, la composition des menus de cantine, la provenance des aliments, le développement des mobilités douces…
Ou bien lancer une campagne d’interpellation des pouvoirs publics. En proposant des modèles de motion de conseils de maîtres·ses, des outils aux équipes, en les invitant à réfléchir aux changements nécessaires et à porter ce point lors des conseils d’école…
C’est en faisant entrer les débats sur les questions environnementales dans les écoles et en amenant ses personnels à être acteurs·trices des transformations, que la FSU-SNUipp engagera sa propre transformation. Celle d’une organisation syndicale pleinement engagée dans l’urgence écologique et sociale pour transformer la société.
Sandrine Monier