« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » Antonio Gramsci
L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis crée un choc sans précédent tant les conséquences pour les citoyen-nes de ce pays ou sur la scène internationale laissent craindre le pire si l’on s’en réfère à ses discours de campagne.Raciste, sexiste, homophobe, conservateur, anti-écologique et climato-sceptique… Rien ne laissait présager, dans les cercles « avertis » des élites politiques et intellectuelles, des médias et des sondeurs, que le candidat milliardaire, le représentant-type des grandes entreprises et des plus riches, pouvait arriver à la tête de la première puissance politique et économique mondiale. Et pourtant… Cela est possible quand la démocratie oppose à des Trump des gens comme Clinton qui ne peuvent pas plus prétendre représenter les intérêts de la population.
Après le vote en faveur du Brexit, cette élection est révélatrice d’un repli sur soi de nos sociétés occidentales, d’une phase de reflux illustrée par les politiques menées dans des pays tels que la Pologne ou la Hongrie ; une phase de reflux où les politiques mises en place laissent présager des régressions considérables en termes de droits sociaux, d’émancipation de la société en général.
En Turquie, Erdogan met en place une dictature avec l’arrestation ou le licenciement de dizaines de milliers de fonctionnaires, de juges, de journalistes, d’enseignant-es sans que cela n’entraîne une vive réaction des démocraties européennes.
Alors comment analyser ces votes de citoyen-nes, sinon par le rejet des politiques menées ces dernières années par les gouvernements de droite comme de gauche ?
Comment ne pas y voir une réponse aux politiques néolibérales et anti-sociales menées par les différents gouvernements ?
Comment ne pas y lire une conséquence de la crise économique et sociale démarrée en 2008 que les politiques injustes (en terme de fiscalité, de droits sociaux,…) des différents gouvernements n’ont fait qu’aggraver, et qui n’en finit pas de voir exploser les inégalités sociales ?
Ce vote doit être considéré comme un signal : ne restent au final comme formes de refus des politiques menées et en termes d’avertissement, que l’abstention et/ou le repli identitaire.
Le parallèle avec la prochaine échéance électorale en France n’a pas manqué d’être fait. Pour autant, l’avertissement sera-t-il entendu ?
Rien n’est moins sûr. Les politiques menées depuis cinq années par un gouvernement prétendument socialiste, tout comme les années précédentes, ne font que perpétuer un modèle à bout de souffle, fait de politiques d’austérité et de régressions, amenant un déclassement des populations les moins aisées avec parfois la recherche de boucs émissaires : alors ne préparons pas le terrain à un vote anti système, et dressons dès aujourd’hui le bilan de la politique libérale du quinquennat.
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