Avec le 5 décembre, les poursuites de mobilisations, le soutien majoritaire de la population, le mouvement contre le projet de réforme des retraites représente une véritable lame de fond contre les politiques du gouvernement.
68 % des Français l’ayant écouté n’ont pas été convaincus par les propos d’Edouard Philippe. Comment s’en étonner ? C’est l’orientation la plus dure qui l’a emporté au sein du gouvernement, avec l’accord de Macron. Droit dans ses bottes, le premier ministre veut faire passer en force une réforme des retraites où toutes et tous seront perdants. Il s’agit de comprimer la part de richesses allouées aux retraites alors que le nombre de retraité-es va augmenter. Un même gâteau pour plus de convives ! Pour chercher à diviser le mouvement, le gouvernement s’annonce prêt à céder quelques miettes en ouvrant des discussions séparées pour certains secteurs professionnels.
Pour la FSU, comme pour toute l’interpro qui a construit ce mouvement, il y a une grande exigence : le retrait global de cette réforme. C’est indispensable pour l’ouverture de discussions pour un régime intergénérationnel et solidaire. Par ailleurs une victoire générale contre ce projet nous mettra en situation plus favorable pour gagner aussi sur nos salaires et nos conditions de travail dans nos secteurs professionnels.
Le mouvement qui s’est construit jusqu’ici est un mouvement interprofessionnel public/privé et c’est aussi cela qui explique le rejet général de ce projet. Au delà des attaques sur des situations spécifiques, c’est un modèle de société qui est remis en cause.
L’arrivée dans ce mouvement de nouvelles organisations est une bonne chose. Tout en validant la stratégie de lutte que le syndicalisme de transformation sociale a construite, cela permet d’élargir encore la mobilisation et de toucher de nouvelles couches de salarié-es. Cela contribue de surcroît à l’isolement de Macron et de Philippe. On peut espérer que les mobilisations du 17 décembre en seront plus massives encore.
N’oublions pas cependant que CDFT, UNSA, CFTC et Fage ont un autre objectif que le nôtre, annoncé dans leur communiqué commun de ce 12 décembre : seulement la disparition de l’âge pivot. Elles rappellent également qu’elles s’inscrivent dans le cadre de la réforme systémique que nous refusons.
Dans cette nouvelle configuration syndicale, il nous faut poursuivre la lutte avec nos partenaires de la transformation sociale, sur nos objectifs, avec notre détermination et nos modalités d’action.
La détermination du mouvement s’est affirmée jusque là par la journée du 5 avec ses grèves majoritaires et ses manifestations monstres, des grèves reconductibles majritaires dans certains secteurs professionnels, des personnels réunis en Assemblée générale reconduisant dans leur établissement, des nouvelles journées de mobilisations… tout cela a contribué à construire un rapport de force en faveur des salarié-es et à renforcer l’écho favorable que nous avons dans l’opinion publique. Il faut nous appuyer sur ce soutien majoritaire pour gagner complètement dans les têtes le rejet du système de retraite par points.
À l’initiative de ce mouvement, le syndicalisme de transformation sociale doit continuer à en être le fer de lance, en proposant un calendrier et des actions visant à paralyser le pays. Nous sommes dans la mobilisation interprofessionnelle, nous devons y garder toute notre place en la renforçant avec la mobilisation de nos secteurs professionnels. Et la FSU, fédération majoritaire dans l’Éducation, a une responsabilité particulière dans ce secteur très mobilisé
Après le 17, si le gouvernement ne recule pas, il nous faudra travailler à participer aux initiatives locales interprofessionnelles qui ne manqueront pas de se dérouler durant la période des fêtes de fin d’année.
Nous savons toutes et tous ici qu’une attitude syndicale volontariste et offensive aide à amplifier la mobilisation, comme la mobilisation actuelle nous l’a encore prouvé.
Comme nous l’a rappelé Philippe Martinez dans son intervention transmise au congrès, si à l’issue du congrès de la FSU, on a les mêmes résultats qu’en 1995, cela aura valeur de symbole…
On continue pour gagner ! Et nous allons gagner !
Claire Bornais