143 c’est le nombre insupportable de féminicides commis depuis le 1er janvier.
Chaque année, 225 000 femmes sont victimes de violences physique et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime et 75000 femmes sont violées. 86% des femmes déclarent avoir subi au moins une agression sexuelle au cours de leur vie.
Pour ne pas s’habituer à ces décomptes et combattre toutes les oppressions faites aux femmes, rendre visible ces violences est indispensable. Les mouvements balance ton porc et metoo ont permis une prise de conscience générale et une dénonciation des violences ordinaires subies par les femmes.
Il y a aussi les discriminations qui concernent plus globalement les femmes : les discriminations à l’emploi, les inégalités salariales, le partage non égalitaire des tâches domestiques ou de l’éducation des enfants, la charge mentale qui pèse sur les femmes. L’égalité femmes/hommes est loin d’être acquise.
Toutes ces violences et discriminations sont commises dans un contexte systémique et inégalitaire où le patriarcat domine. Les violences sexistes sont dénoncées et combattues depuis des années par les associations féministes, par les féministes.
Face à ces violences multiples, que répond ce gouvernement ? Un Grenelle des violences faites aux femmes, dont les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux et sans que les moyens soient mis pour les concrétiser. Alors que c’est une loi-cadre et un budget d’un milliard d’euros qui sont nécessaires.
Aussi après la réussite des mobilisations du 23 novembre dernier où plus 150 000 manifestant-es ont défilé dans les rues pour l’élimination de toutes les violences faites aux femmes, il faut aller encore plus loin, en s’attelant dès maintenant à la construction d’une grève féministe autour du 8 mars prochain à l’instar de ce qui s’est fait les années précédentes dans d’autres pays (Espagne, Suisse, Argentine …) dans un cadre unitaire. Une grève totale des femmes : grève du travail, du travail domestique, des études de la consommation pour rendre visibles les oppressions vécues par les femmes.
Il est temps de montrer ce que nous sommes, 50% de l’humanité et que sans nous, rien ne fonctionne. Il est temps d’arrêter de travailler pour être entendues, respectées.
Alors, le 8 mars prochain, on arrête toutes !
Sophie Abraham