La FSU tient son 7ème congrès national en février prochain à Poitiers.
Dès début novembre, tous les syndiqués sont appelés à voter sur le rapport d’activité et sur les textes d’orientation déposés par les tendances. C’est à partir de ceux ci que seront composés les congrès départementaux, le congrès national et toutes les directions de la fédération. Congrès et directions sont les cadres dans lesquels sont élaborés les mandats de la FSU pour son activité syndicale.
L’Ecole émancipée a constitué une liste autour du texte que nous publions,
afin de peser dans les grands choix de la fédération.
Les crises économiques, écologiques, sociales et démocratiques, qui nous frappent particulièrement en Europe, appellent d’autres réponses que la poursuite aveugle des politiques qui ont en sont à l’origine. Droite dure ou gauche social-libérale ont, partout, profondément dégradé les conditions de vie des salariés, jeunes, chômeurs, retraités et particulièrement des femmes. Il est temps d’en finir avec les batailles dos au mur et de reprendre l’offensive pour imposer enfin de vraies alternatives au néo-libéralisme. Les militants et militantes de l’EE se sont retrouvés, avec d’autres, dans la FSU et dans les luttes, pour combattre les reculs, résister et porter des revendications mobilisatrices. Cette liste ouverte, représentative de tous les secteurs de la FSU veut poursuivre et amplifier cette démarche.
Changer, pour de bon !
Après la défaite de Sarkozy, les marchés financiers, la troïka, le MEDEF font preuve d’un appétit insatiable et imposent toujours plus un modèle économique et social pourtant responsable de la plus grande crise que connaît le monde depuis les années 1930. Les plans de licenciements se succèdent, chômage et précarité ne cessent de croître, le pouvoir d’achat des salarié-es régresse. Des pans entiers de la population n’ont plus accès à un logement convenable ou à la santé alors que les revenus boursiers continuent leur course folle. Les dérèglements climatiques et la destruction de la planète s’accentuent.
Le capitalisme transforme et détériore le quotidien de dizaines de millions de salarié-es. Le projet de société auquel il œuvre activement, en particulier au travers des instances européennes, est cohérent et dangereux. Ses réponses néolibérales à la crise le prouvent chaque jour : les milliards offerts aux banques, les cadeaux fiscaux faits aux riches, la poursuite de la destruction d’un « Etat social », pourtant reconnu comme « amortisseur » de crise, la remise en question des droits sociaux, du code du travail, de la protection sociale et des retraites participent de cette offensive.
Le mouvement syndical
doit se bouger !
Le syndicalisme ne peut pas se résigner aux marges décrétées par les marchés, ni s’en remettre à un simple changement de ton du nouveau gouvernement ! Après des années de casse des services publics et des solidarités, il y a urgence à défaire les contre-réformes néo-libérales… et à reconstruire une vraie alternative.
Porter l’espoir d’une véritable transformation sociale, c’est rompre avec les politiques d’austérité et de réduction des dépenses publiques, c’est entamer une véritable révolution fiscale, c’est arrêter la logique du chacun pour soi et faire jouer de vraies solidarités, c’est engager la transition écologique, c’est réorienter radicalement l’Europe en faveur des peuples… Le mouvement social, avec les syndicats, ATTAC, Copernic se doit d’agir, en France comme en Europe, de fédérer les résistances et les aspirations, d’impulser les luttes et les mobilisations.
Le syndicalisme que nous portons ne se limite pas aux contours de l’hexagone et d’une Fonction publique très menacée. Il veut faire converger les luttes des salarié-es en s’appuyant sur les secteurs mobilisés pour défendre les plus précaires, les exclu-es. Il est solidaire, activement, des populations grecques et espagnoles étranglées par les décisions de la Troïka. Il organise le soutien aux luttes des peuples contre les dictateurs et l’impérialisme, pour défendre leurs droits économiques, écologiques, sociaux et démocratiques.
Le temps presse
Le syndicalisme français reste divisé. Il manque de détermination pour affronter les conséquences de la crise. Nous l’avons vu au moment de la grande bataille des retraites. Nous l’avons payé cher aussi au niveau de la FSU avec la catastrophique « réforme » de la formation des enseignants.
Les attentes, les exigences sociales, de justice et d’égalité sont là. Ces dernières années, chaque fois que les organisations syndicales ont fixé un objectif mobilisateur, des centaines de milliers de femmes et d’hommes se sont retrouvé-es en grève et dans les rues. Les mouvements citoyens de résistance et de désobéissance se sont développés malgré les tentatives de museler ou de criminaliser un mouvement social qui reste fort dans le pays.
Avec un gouvernement aux politiques social-libérales, il est décisif d’affirmer qu’une autre orientation est possible face à la crise. Cela suppose la défense intransigeante de nos revendications, sans complaisance et en toute indépendance. Le temps presse, d’autant que, fort de son score électoral et d’une droite qui reprend des pans entiers de son programme, le Front National entend bien, de son côté, offrir une alternative réactionnaire.
Les concertations en tout genre, même si elles rompent avec les pratiques d’insultes et de déni de démocratie de la période Sarkozy ne sauraient suffire, surtout quand F.Hollande confirme la menée d’une politique d’austérité à forte dose !
Combattre la règle d’or et ses conséquences
La FSU doit être en première ligne contre le Traité budgétaire européen et de sa fameuse « règle d’or ». Économiquement ineptes, ces règles sont socialement insupportables car elles imposent un horizon d’austérité dont les plus précaires seront les premières victimes.
La FSU doit exiger la mise en œuvre de mesures indispensables comme l’arrêt des expulsions des sans-papiers et leur régularisation, le respect des droits des Roms, l’augmentation du Smic et des minima sociaux, l’égalité de traitement et d’accès aux droits sur l’ensemble du territoire, la suspension des plans de licenciements… et l’arrêt véritable de la RGPP et de la RéATE!
Il faut imposer une loi d’orientation pour l’École qui rompe avec l’employabilité, l’utilitarisme et la sélection et qui permette à l’ensemble de la jeunesse d’acquérir formation de qualité, qualification et culture émancipatrice au sein d’un système éducatif public et laïque.
Le U de unitaire…
à l’externe et à l’interne
Majoritaire dans l’Éducation, la FSU y a été en difficulté. Ses syndicats nationaux, divisés, cherchant souvent à négocier l’impossible, se sont montrés impuissants à résister ensemble à des attaques majeures et cohérentes contre le système éducatif. Bien que confortée dans d’autres secteurs de la Fonction publique (justice, agriculture, MEDDAT…), la FSU peine toujours à trouver sa place au plan interprofessionnel où elle pourrait œuvrer de façon plus conséquente à la construction d’un nouvel outil syndical plus combatif avec des forces comme la CGT et Solidaires.
Le congrès de la FSU doit conforter et développer des mandats de lutte et des alternatives à promouvoir. Contre les licenciements et les suppressions de poste, la baisse des salaires, une dégradation générale des conditions de travail, il ne s’agit pas d’aménager de mauvaises réformes, de négocier des bribes pour quelques–uns ou de s’accommoder du « moins pire », mais bien de prendre à bras le corps les questions d’emploi, de salaires, de précarité (dans ses formes nouvelles et massives), de droits pour tous.
Participant à la construction et à la vie de la FSU à tous les niveaux, l’EE ne se satisfait pas de son fonctionnement actuel. Certes, élections professionnelles et nouvelles règles de représentativité obligent, il a bien fallu que les directions des gros syndicats acceptent de renforcer l’apparition fédérale, mais souvent du bout des lèvres et sans véritable élan. La perte de la première place à la Fonction publique en est une conséquence, comme les divisions récurrentes entre syndicats de l’Éducation dont se jouent les gouvernements.
La restructuration de l’État est profondément engagée. La loi sur la représentativité a changé la donne pour l’ensemble des syndicats en donnant plus de pouvoir aux votes des salarié-es tout en modifiant les cadres de négociations avec le gouvernement et le patronat. L’avenir du mouvement syndical, sa capacité à imposer des mutations positives passe par des évolutions au niveau interprofessionnel. Au sein de la FSU, cela passe aussi par la nécessité d’adapter l’outil syndical aux évolutions déjà en cours dans la Fonction publique et les services publics. Ainsi, pour la Fonction publique territoriale, il est nécessaire d’œuvrer au soutien et au rassemblement des syndicats nationaux concernés.
De ce congrès, doit sortir une FSU renforcée, encore plus pluraliste, encore plus fédérale dans les départements, les régions et nationalement. Une FSU porteuse de mobilisations sur les terrains où elle est en responsabilité et de dynamique interprofessionnelle, notamment auprès de la CGT et de Solidaires.
L’EE appelle toutes celles et tous ceux qui partagent ces convictions et ces orientations à travailler et à agir ensemble dans la FSU.
Votez et faites voter pour la liste à l’initiative de l’EE (École Émancipée) ●