La droitisation de Macron devient chaque semaine plus tournée vers Marine Le Pen et la présidentielle de 2022. Sa dernière sortie sur les quotas d’immigration chasse directement sur les terres du RN. Sous couvert d’une gestion au plus près des besoins économiques, Macron classe les immigrant·es entre eux, choisit celles et ceux qui sauront rendre service à la France sans prendre trop de place en pouvant arbitrairement évincer celles et ceux qui ne plaisent pas. En faisant du RN son seul adversaire politique, Macron met en place un bipartisme dangereux, anti-démocratique dont la base politique est la haine de l’autre. En faisant des questions de l’immigration une priorité, les débats sur les services publics, les retraites, l’assurance chômage disparaissent dans l’opinion. Le ministre Blanquer a fait de même avec ses propos sur les femmes voilées et les sorties d’école suite à l’agression verbale d’une femme voilée par un élu RN . En stigmatisant une partie des accompagnatrices de sortie scolaire, on ne parle pas du reste : la réforme du lycée qui met à mal les élèves de 1ère, le mal-être au travail, les conditions de travail dégradées … La FSU a dénoncé dans un communiqué de presse l’imposture du ministre et a réclamé au gouvernement de préserver et garantir un service public ouvert à tous les usager·es.
La dérive droitière orchestrée de Macron débouche sur ce que nous subissons ces dernières années : les élections des sieurs Orban, Trump, Bolsonaro, … Il arrive un jour où l’original prend la place de l’imitation. Il est urgent que les progressistes, politiques comme syndicaux comme associations, dénoncent fermement cette dérive et proposent des alternatives à ces politiques libérales, sécuritaires, racistes … La FSU doit porter cette revendication de lutte contre l’extrême-droite et ses succédanés. Le congrès fédéral de Clermont-Ferrand sera l’occasion de rappeler notre rejet du RN et des partis s’en rapprochant dangereusement.
Crédit image : (cc) John-Reynolds sur Flickr