Le ministère fait du collège le grand malade de l’éducation nationale et tord les chiffres des évaluations internationales : par exemple les compétences de base en français diminueraient au cours de la scolarité au collège alors que 80 % des élèves les maîtrisent en fin de CM2 et 79 % en fin de troisième…
**L’actuel collège n’a rien d’unique
Il faut contrer les mensonges de la ministre mais sans minimiser l’échec du collège dit unique, conçu lors de la réforme Haby de 1975. Il n’a pas réussi à accueillir tous les élèves dans les mêmes classes. De nombreux dispositifs écartent des élèves : les classes relais, les préapprentissages et les options, par l’usage qu’en font une partie des familles. Le collège ne permet pas les progrès scolaires de tou-te-s.Les inégalités sociales d’accès à la culture et aux savoirs déjà présentes à l’école primaire se poursuivent au collège et au lycée. Les mécanismes de tri social sont à l’oeuvre : lors de l’orientation en fin de troisième par exemple. Ils désespèrent les élèves : les enseignants le constatent, en sixième, la majorité des élèves sont encore curieux d’apprendre. Cette envie est moins prégnante ou se manifeste différemment en fin de troisième.
**Une réforme qui ne répond pas aux besoins et qui déréglemente à tout va
L’actuelle réforme du collège ne répond pas au maintien de l’envie d’apprendre, à la nécessité de pallier les inégalités d’accès aux savoirs et à la culture, à l’acquisition d’une culture commune. Elle ne prévoit aucune amélioration de la formation professionnelle des enseignants, actuellement indigente. Elle ne crée pas les conditions pratiques du travail collectif des enseignants par un allègement de leur service hebdomadaire. Elle ne prévoit évidemment aucune amélioration des conditions de travail des personnels qui se dégradent d’année en année à cause de la place grandissante que le superflu (tout ce qui n’est pas de l’enseignement) prend dans le quotidien des enseignants.Associée à la précarisation grandissante des non-titulaires et au blocage des salaires cette réforme achève d’assommer les personnels. Lire la suite dans le fichier joint.