A quelques jours de la rentrée des classes, à deux semaines de la mobilisation du 15 septembre pour l’abrogation de la loi Travail, en plein dans la précampagne des présidentielles mais aussi et surtout 3 mois après le congrès de Rodez, le SNUipp-FSU fait sa rentrée. Réussir la période est un enjeu fort qui se déclinera dans tous les champs auxquels nous sommes intéressés : au plan social, au plan éducatif, au plan politique et au plan syndical. Si cette année scolaire s’annonce pauvre en réformes du fait des échéances électorales, ce doit être pour notre syndicat une année pleine qui devra profiter au maximum de l’élan que le SNUipp-FSU s’est donné à Rodez avec des mandats solides et un fonctionnement réinterrogé pour plus de collégialité, d’élaboration collective et de démocratie afin que soit portée avec toujours plus de force l’orientation définie collectivement.
Sur l’axe revendicatif et sur des fronts différents, nous aurons deux bagarres à mener dès la rentrée : la poursuite des actions contre la loi Travail avec les autres organisations progressistes et notre propre campagne sur l’abandon des APC, campagne emblématique de ce que nous portons pour l’école et les enseignants : qu’on cesse de nous divertir avec des mesures inutiles et qu’on prenne au sérieux la question de la démocratisation du système scolaire et le travail des enseignants. Etre présent sur les deux fronts n’est pas simple mais pourtant cohérent : une école plus juste, une société plus juste, les deux ne pouvant qu’être artificiellement ou illusoirement dissociés. Les nouvelles formes de luttes apparues à l’occasion de ce mouvement entrent en résonnance avec les aspirations mises à jour au congrès de Rodez : plus d’unité, plus d’horizontalité, une prise en compte de ce qui se passe au plus près du terrain, la mise en place de réseaux et de collectifs. Nous ne devons plus céder aux tentations de laisser la « tête » penser en dehors de toute la réalité vécue à la base. Et nous sommes, nous le CN, les garants de cette légitime aspiration des militants et des personnels.
Au plan politique, le SNUipp-FSU doit affirmer haut et fort son ambition pour l’école et les personnels en popularisant un projet solide et ambitieux qui devra être porté sur le devant de la scène : ne nous laissons pas ballotter au gré des propositions et des fausses bonnes idées que les candidats à la présidentielle ne manqueront pas de distiller et tenons-nous prêts à opposer notre projet émancipateur à toutes les annonces régressives et populistes qui commencent déjà à émerger. Et faisons un bilan sans concession de la période qui vient de s’écouler : quels effets des réformes sur la qualité de la scolarisation, sur celle de la formation, sur les inégalités sociales et scolaires, sur la scolarisation des élèves en situation de handicap ? Nous avons des mandats et des outils nous permettant d’avoir une parole publique forte et d’afficher un bilan sérieux.
De nouvelles pratiques pour une ambition réaffirmée pour le service public d’éducation. Les outils que nous avons pour y parvenir sont ceux que nous nous sommes donnés : un syndicalisme renouvelé avec la synthèse et l’engagement sur le terrain comme principaux leviers. Il est de notre responsabilité que l’action syndicale soit à la hauteur des débats et des mandats de Rodez.