Dans la période et au vu du contexte politique nous nous sommes engagés dans plusieurs actions toutes justifiées : en interne sur la bagarre sur les conditions de travail et en interpro sur les salaires et le budget. On voit bien pourtant que même si ces actions sont légitimes et qu’elles reçoivent l’adhésion des collègues la question de la mobilisation reste entière. Dans notre campagne de rentrée nous invitons nos collègues à reprendre la main sur le travail et en particulier sur les 108 heures. Certains départements ont déjà des consignes, d’autres non et d’autres encore demandent à aller plus loin avec une consigne de boycott mais pour toutes l’appréciation de l’effectivité du suivi dans les écoles est difficile. Si cette situation est inconfortable pour les militants que nous sommes, elle ne doit pas pour autant nous amener à réduire nos ambitions ou à réajuster notre discours. Au contraire notre rôle est de garder le cap et d’alimenter les réflexions en développant encore nos argumentaires et en les rendant publics pour que nos collègues soient davantage en capacité de passer du contournement, ce qui est très souvent le cas avec les APC et qui est une forme de résistance silencieuse, à l’affichage. Ce qu’il nous faut faire entendre doit être au plus près de ce se vit dans les écoles. Dans cette campagne sur le travail, l’exigence d’une baisse du temps de travail des enseignants doit être prise à bras le corps sur la base de nos mandats. Dans un contexte de réforme des rythmes scolaires imposée en dépit des appréciations fortement négatives de la profession c’est le temps personnel des enseignants qui est attaqué au fil des réformes non financées et des prescriptions administratives qui en découlent. Les 108 heures de plus en plus contraintes permettent au ministère d’afficher une ambition de façade pour l’école et de masquer dans le même temps le déficit d’engagement budgétaire que cette ambition nécessiterait : difficulté scolaire, formation continue, travail en équipe, relations avec les familles… Reprendre la main sur les 108 heures en commençant par abandonner les APC c’est reconquérir du temps en imposant au ministère de prendre ses responsabilités dans son projet éducatif et en particulier dans le traitement de la difficulté scolaire. La consigne du SNUipp doit être le reflet de sa détermination à refuser que les enseignants soient les victimes à double titre de politiques d’austérité, non seulement par le recul des salaires mais aussi par la dégradation et l’allongement du temps de travail. Cette consigne claire doit s’accompagner d’une adresse ferme au ministère pour que soient revues les ORS des enseignants du premier degré et par une campagne d’opinion pour dénoncer le leurre que constitue le maintien des APC. Salaires, temps de travail, ces deux chantiers revendicatifs sont déjà ouverts. Dès maintenant nous devons être en capacité d’en ouvrir un autre qui articule la qualité du travail et le budget, celui des effectifs dans les classes. Cette question-là est elle aussi au plus près de l’activité des enseignants et nous devons nous en emparer dès le 8 octobre dans la grève et dans nos argumentaires contre le budget d’austérité qui nous sera immanquablement présenté.