En ce moment même, alors que le SNUipp tient son conseil national, sont réunis à la bourse du travail les états généraux de la formation des enseignants de la FSU. Des difficultés de calendrier n’auraient pas permis qu’ils se tiennent à une date plus opportune pour que le SNUipp prenne toute sa place dans les débats… Que l’un des deux plus gros syndicats d’enseignants de la FSU n’y participe pas à la hauteur de sa représentativité est pour le moins fâcheux. Il aurait certainement été inconcevable que ces états généraux se tiennent sans la présence du SNES, l’absence de secrétaires nationaux ou départementaux du SNUipp, mais et heureusement avec trois membres du secteur néo, est tout aussi contestable.
Il nous faut pourtant rappeler que la question de la formation des enseignants, parce qu’elle est cruciale pour l’avenir de l’école et du métier, a été largement débattue au cours du congrès de Rodez et que les mandats du SNU sur cette question ont significativement évolué suite à ces débats. Que ce soit sur la place du concours que nous revendiquons maintenant à la fin de la L3 avec un recrutement effectif sous condition de licence ou la mise en place de pré-recrutements massifs dès la L1, le SNUipp s’était engagé à porter ses mandats dans le cadre fédéral pour que le non-décrochage entre enseignants des premier et second degré auquel nous tenons par ailleurs ne soit pas remis en cause. Rappelons que les mandats du SNES ont eux aussi évolué et qu’ils placent le concours au niveau du master avec une année de formation professionnelle à la suite. D’autres propositions, du SNEP par exemple, avec trois voies d’accès aux métiers d’enseignants sont plus proches des mandats fédéraux. Dans ce contexte, la tenue d’états généraux de la formation revêt donc une importance non négligeable dans la période, aussi bien pour les syndicats nationaux que pour la FSU.
Je propose donc qu’une adresse officielle du CN soit faite en direction de l’assemblée réunie à la bourse du travail et qu’elle soit portée, à partir de nos mandats de Rodez, par un ou plusieurs membres du CN. Les débats de demain matin entre 10 et 12 heures porteront sur : quelle ambition pour la formation ? Quelle structure pour les ESPE ? mais surtout : quelles solutions à la crise du recrutement ? Non seulement le bilan de l’actuelle formation des enseignants est très largement négatif mais, comme l’indique la Cour des comptes, le nombre de démissions en cours de formation a doublé dans le second degré et triplé dans le premier degré entre 2013 et 2016. Sur ces questions, le SNUipp a des propositions à faire et se doit donc de les faire connaître. Avec comme ambition l’élaboration de mandats fédéraux unifiants pour toutes les catégories d’enseignants.