Débat Action – crise du néolibéralisme et résistances locales : construire des luttes syndicales pour contrer la montée des réactionnaires et des inégalités

Présentation du texte action de l’école émancipée

En février 2022, lorsque La Russie déclarait la guerre à l’Ukraine, j’ai fait cours avec des élèves de 6ème. Un élève m’a demandé si la guerre arriverait en France. Le ou la prof d’aujourd’hui et du futur vit dans un contexte très anxiogène, avec une remise en cause du droit international, illustrée par le génocide à Gaza ou celui au Soudan. Je ne lui ai rien promis, je l’ai outillé, ainsi que ses camarades, pour analyser le monde dans lequel ils et elles vivent pour renforcer leur conscience internationaliste. Pour notre organisation ça veut aussi dire s’impliquer pleinement dans la manifestation nationale du 29 novembre de solidarité avec le peuple palestinien.


Il y a bientôt un an, le cyclone Chido dévastait Mayotte. Aujourd’hui des écoles restent détruites. Les élèves sont accueilli-es et assistent aux cours par rotation. Ce type d’épisodes risque de se multiplier. L’adaptation et la résilience ne peuvent être les seules réponses à donner aux élèves. 7 des neuf limites planétaires sont officiellement franchies, avec l’acidification des océans liée aux émissions de CO². Le réchauffement climatique sur la dernière décennie s’emballe : l’année 2024, la plus chaude jamais enregistrée, a connu une température moyenne supérieure de 1,6 °C au niveau préindustriel. Le scénario prévu par l’ONU est désormais celui d’une hausse des températures comprises entre 2,5 °C et 3 °Ca pour la seconde moitié de ce siècle, loin des objectifs assignés par les accords de Paris en 2015 de +1,5°C . Les conséquences d’un tel réchauffement sont incalculables. Le ou la prof du futur doit armer les élèves pour faire face au réchauffement climatique, à ses conséquences, pour résister aux politiques écocides, pour imaginer et construire un autre modèle de société.
Il y a bientôt un an, le cyclone Chido dévastait Mayotte. Aujourd’hui des écoles restent détruites. Les élèves sont accueilli-es et assistent aux cours par rotation. Ce type d’épisodes risque de se multiplier. L’adaptation et la résilience ne peuvent être les seules réponses à donner aux élèves. 7 des neuf limites planétaires sont officiellement franchies, avec l’acidification des océans liée aux émissions de CO². Le réchauffement climatique sur la dernière décennie s’emballe : l’année 2024, la plus chaude jamais enregistrée, a connu une température moyenne supérieure de 1,6 °C au niveau préindustriel. Le scénario prévu par l’ONU est désormais celui d’une hausse des températures comprises entre 2,5 °C et 3 °Ca pour la seconde moitié de ce siècle, loin des objectifs assignés par les accords de Paris en 2015 de +1,5°C . Les conséquences d’un tel réchauffement sont incalculables. Le ou la prof du futur doit armer les élèves pour faire face au réchauffement climatique, à ses conséquences, pour résister aux politiques écocides, pour imaginer et construire un autre modèle de société.


Il y a quelques mois, un élève, en classe, affirme que le fascisme est une opinion comme une autre. Est-ce bien étonnant dans un monde où l’extrême droite accède au pouvoir dans de plus en plus de pays ? Où ses idées infusent dans la société et sont relayées par les médias ? Où les élèves comme les adultes sont captifs des bulles algorithmiques des réseaux sociaux ? Où l’IA, au fonctionnement algorithmique, peut de plus en plus facilement nous tromper ? Le ou la prof du futur doit affuter l’esprit critique de ses élèves, surtout à l’heure de la logocratie.


Il y a quelques semaines des élèves sont venues se confier sur des gestes et des paroles déplacés d’un professeur. Elles se sont notamment confiées à un professeur stagiaire. Le ou la professeur d’aujourd’hui et du futur doit éduquer à la vie affective, relationnelle et à la sexualité. Il et elle devra aussi veiller à la réactivité de sa hiérarchie sur ces questions. Le centre Hubertine-Auclert a récemment publié une étude inquiétante : 85 % des élèves français en collèges et lycées ont été victimes au moins une fois de violences au cours de l’année, et 43 % ont fait face à des agressions sexuelles, en ligne et/ou hors ligne.


Pour faire face à tous ces défis, le ministère prévoit de faire des économies, notamment, sur la formation initiale… Le projet de loi de finances prévoit de financer cette réforme par des suppressions de postes et par une formation moindre en université. Le SNES-FSU doit poursuivre sa dénonciation de l’inégalité d’accès à la préparation aux concours, la menace de fermetures de sites et l’absence de réponse du gouvernement sur les garanties pour l’avenir de la jeunesse et de l’enseignement. Bernard Lahire, dans son dernier essai, Savoir ou périr, décrit les conséquences désastreuses de la vision court-termiste de nos dirigeant-es. Le SNES-FSU doit aussi proposer une alternative à même de relever tous ces défis, dans un cadre fédéral, en faisant un bilan de la masterisation, une proposition sur l’articulation entre savoirs universitaires et didactiques, ainsi qu’une réflexion sur la nécessaire formation continuée.


Face à un budget qui ne peut être à la hauteur des défis auxquels le prof d’aujourd’hui et du futur et les élèves d’aujourd’hui et du futur, doivent et devront relever, le temps est à la construction d’une alternative. C’est pourquoi la date du 2 décembre doit s’inscrire dans la suite des mobilisations de la rentrée. Et l’après 2 décembre, alors que la séquence politique est marquée par l’incertitude, doit être l’occasion, dès aujourd’hui, de renforcer les clés de lecture qui armeront nos collègues pour participer aux mobilisations à venir.
Le ou la prof d’aujourd’hui doit en premier lieu investir les mobilisations du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, pour espérer que le ou la prof de demain n’ait plus besoin de le faire. Ces violences traversent actuellement le monde du travail, les sphères privées et publiques et sont partout présentes, y compris dans notre organisation syndicale. Des situations sont même identifiées depuis de longs mois, sans que les camarades reconnus comme auteurs de VSS aient disparu des organigrammes du snes, que ce soit au niveau départemental, académique ou national (contrairement aux victimes). Ces situations doivent être résolues sans plus de délais ! Il en va de la santé des militantes victimes, des valeurs portées par notre syndicat – et que nous partageons toutes et tous ici – mais aussi de son image.