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Curieuse période politique que celle que nous vivons en ce moment, marquée par tant de contrastes. Au plan international, les révolutions dans les pays arabes font face à une répression farouche qui ne permet pas d’en prévoir l’issue. Néanmoins, elles sont assurément porteuses d’espoir avec l’irruption de revendications de liberté et d’émancipation, essentiellement du fait de la jeunesse. Sur le plan économique, la crise financière de 2008, qui a entraîné une crise économique majeure et une crise de la dette, en Europe en particulier, n’en finit pas de renforcer les inégalités, et de précariser des pans entiers de la société. Face à cette situation, inédite sur le plan social, les organisations syndicales demeurent désespérément attentistes. Aucune initiative n’a vu le jour à l’échelle de l’Europe pour contester radicalement les plans d’austérité qui imposent tout simplement aux salariés de payer le prix de la crise des capitalistes. Heureusement, la jeunesse tente de s’organiser avec le mouvement des Indignés en Espagne, qui alimente les mouvements de protestation en Grèce et au Portugal, sur la base de revendications parfaitement légitimes : « Ce que nous vivons, ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie ! ». En France aussi, si les principaux syndicats se contentent d’espérer qu’une simple alternance politique en 2012 suffira à changer la donne, les désillusions risquent d’être douloureuses. Ainsi par exemple, dans le domaine de l’éducation, les mesures préconisées dans le programme du PS ne laissent augurer aucune rupture vis-à-vis des politiques libérales précédentes. Il conviendrait donc que les organisations syndicales soient capables de proposer un plan d’action à la rentrée, capable d’entraîner la majorité des collègues pour combattre les suppressions de postes et leurs conséquences plutôt que de se focaliser sur les élections professionnelles et un prétendu dialogue social.