Assez discuté ! Dans l’action, déterminé-es !
Assez discuté ! Dans l’action, déterminé-es ! La crise fournit au gouvernement un alibi supplémentaire pour accélérer ses réformes ou plutôt sa mise à sac des services publics et donc de celui de l’Education nationale. La réforme libérale du lycée se dessine de plus en plus nettement, la réforme du recrutement se poursuit, les suppressions de postes au budget s’intensifient, le recours à la précarité a franchi un pas supplémentaire dans le laboratoire de la dérèglementation qu’est l’académie de Créteil (plus besoin de diplômes pour enseigner mais de « compétences »), la loi sur la mobilité professionnelle me- nace désormais les collègues sous statut… Face à cela, dans notre secteur, les directions des organisations syndicales ont tardé à enclencher la lutte … Certes l’unité n’était pas au rendez vous, mais face à la gravité des attaques, une réaction déterminée le plus vite dans l’année avec la construc- tion d’un mouvement dans la durée aurait pu mettre les collègues dans la bataille. Nous avons investi le 24 avec le succès en demi teinte que nous connaissons désormais, mais beaucoup de collègues ne sont pas résignés ! Ils savent, avec raison, que le rythme d’une seule journée de 24 heures tous les deux ou trois mois ne sera pas à même de faire reculer le gouvernement. L’expérience a été faite l’an passé. Il n’est donc pas étonnant que parfois, y compris dans les en- droits les plus combatifs, la mobilisation n’ait pas été au rendez vous souhaité le 24. Désormais il est néanmoins nécessaire de rebondir, de construire ce mouvement d’ensemble malgré la timidité des directions syndi- cales. Alors que la direction du Snes constate enfin que l’architecture de tous les EPLE, y compris les collèges et les écoles, est entièrement remise en cause par la réforme des lycées( rôle accru du chef d’établissement et du conseil pédagogique…), que la revalorisation qu’il pensait indissociable de l’élévation du niveau de recrutement est un leurre… bref qu’il n’y a pas beaucoup de lati- tude aux « tables de négociations », ou en d‘autres termes plus du tout de grain à moudre…il est grand temps d’engager vraiment la bataille. L’Ecole Emancipée défend toujours la nécessité d’impulser un mouvement fort pour gagner effectivement. Cela nécessite de changer radicalement de posture : les collègues ont besoin d’un syndicat résolument combatif, qui cesse véritablement de discuter avec un ministre qui ne l’écoute pas ; cela nécessite aussi de faire converger toutes les résistances (premier, second degré, supé- rieur), d’unifier le front du refus à la politique gouvernementale en demandant l’arrêt des réformes qui démantèlent le service public d’éducation et le rétablissement des postes supprimés depuis des années, comme préalable à toute négociation. Dans le même temps les organisations syndicales doivent mettre en débat les modalités de vrais changements positifs pour l’école et le service public : quel (autre) lycée voulons-nous ? Comment assurer une démocratisation effective ? …. Face à l’offensive idéologique contre l’Education nationale et tous les services publics, nous devons aider les collègues à se réapproprier les éléments de ce débat et à reconstruire les arguments idéologique pour une école émancipatrice. Ce double processus de refus de la casse de l’école et d’élaboration de contre-propositions doit être mené dans et par les luttes. C’est pourquoi l’Ecole émancipée défend dans le SNES la perspective de deux journées de grèves actives (avec AGs pour décider des suites, mise en places d’équipes militantes pour aller faire débrayer les établissements peu ou pas mobilisés, et formation de groupes de réflexions pour « une autre école »). Le deuxième jour, des manifestations locales doivent être organisées. Cette étape est indispensable pour la construction de la manifestation nationale du mois de janvier que nous espérons au minimum Fédérale ! L’EE regrette qu’il n’y ait pas d’appel à la grève le 10 décembre, jour du passage au CSE de la réforme du lycée. Vues les attaques que nous subissons, il faut pourtant reprendre vite le chemin de la lutte. Le15 Décembre doit être l’occasion d’une véritable mobilisation de tous les secteurs concernés sur la formation des Maîtres. Une telle mobilisation dans notre secteur sera à même de permettre la jonction avec les secteurs les plus touchés (postes, pôle emploi…) et de créer les conditions d’un « tous ensemble » enfin vainqueur !