Le SNUipp et la FSU appellent les collègues à se mobiliser le 23 septembre dans l’éducation et le 5 octobre dans un cadre interprofessionnel. Dans un contexte marqué par une difficulté à imposer les questions sociales, ces journées de grève sont utiles et nécessaires.
La grève du 23 doit sanctionner une rentrée une fois de plus bâclée, l’indigence des mesures salariales du Grenelle et la poursuite du gel du point d’indice. Il est aussi bien sûr question dans cette grève de l’insuffisance des moyens pour assurer la baisse des effectifs, le remplacement, les RASED, les PDMDC, la formation sur le temps de classe et de façon criante à cette rentrée l’incurie du remplacement…etc. Bref, un plan de recrutement pluri annuel, seul capable de doter l’école des moyens, d’autant plus nécessaire à la démocratisation de la réussite scolaire que la crise sanitaire est passée par là avec son impact sur les inégalités. Et si ça ne suffisait pas, il y a les propos de JM Blanquer, mensongers et stigmatisants sur l’utilisation de l’allocation de rentrée, et la mise en place d’une campagne raciste qui joue sur les stéréotypes et renvoie à la rhétorique d’extrême droite désignant l’autre comme une menace qui n’a rien à voir avec la laïcité. Et que dire des annonces présidentielles Marseillaises insultantes parce que mettant en doute la motivation des enseignant·es et qui atteignent un niveau de radicalité anti service public inégalé.
Et pendant ce temps, les inégalités s’accentuent. D’après l’INSEE, 715 000 emplois ont été perdus rien qu’au 1er semestre 2020, 54 % des ouvrier·es et 36 % des employé·es ont subi le chômage partiel. Un quart des ménages estime que leur situation financière s’est dégradée.1 femme sur 3 a vu son activité professionnelle s’arrêter. Voilà l’arrière-plan de l’appel interprofessionnel du 5 octobre qui porte lui aussi sur les salaires et l’emploi.
Alors nous verrons dans quelques jours le niveau de la mobilisation. On sait que de nombreux facteurs font obstacle à la mobilisation : la situation sanitaire et les divisions qu’elle peut engendrer, y compris dans notre camps social, mais aussi une forme de fatigue physique et psychologique, un découragement professionnel et plus largement au niveau social lié à l’absence de perspective de transformation. Cette situation complexe est un fait social qu’il nous faut appréhender pour construire collectivement des mobilisations qui redonnent confiance. Dans cette période de repli, il est indispensable de proposer des espaces collectifs revendicatifs et de lutte et surtout ne pas y renoncer au prétexte que ce n’est pas facile, où que les collègues n’ont pas répondu à la hauteur espérée.
Le taux de grévistes, et particulièrement la barre des 50 % ne peut être le seul critère d’appréciation d’une grève. La compréhension et le soutien des non-grévistes mais aussi celui de la population doit être aussi pris en compte.
C’est pourquoi en cette année présidentielle, face aux défis sociaux et environnementaux, il faut que le mouvement social fasse preuve de persévérance et de suite dans les idées parce que c’est la meilleure façon d’inscrire nos revendications dans la campagne, parce que c’est la meilleure façon de lutter contre l’extrême droite et la confusion, de défendre le commun, les droits sociaux et les services publics, l’intérêt général et le collectif. Notre CN doit aussi se pencher sur les ripostes à mener dans les semaines à venir si le MEN maintient le projet Rilhac et l’expérimentation marseillaise, la question de la grève doit être de nouveau débattue.