Dans la foulée de l’affaire Théo, on a pu penser que les problèmes des quartiers populaires allaient s’inviter dans le débat politique. Que l’on parlerait de violences policières, de ce chômage de masse qui frappe en premier lieu les jeunes et en particulier les jeunes des banlieues, des inégalités scolaires liées aux inégalités sociales…
Mais la droite et le FN tentent d’inverser la situation en présentant les jeunes comme « des voyous ».
Fillon n’a rien trouvé de mieux pour faire oublier ses propres affaires d’emplois fictifs. Il réclame le retour des peines plancher, la majorité pénale à 16 ans et des milliers de places de prison supplémentaires.
Ce tout répressif ne réduirait en rien la délinquance, d’autant que la loi permet déjà d’incarcérer les jeunes.
Quelle arrogance de la part de celui qui a arrosé sa famille d’un million d’euros d’argent public. Que cela soit désormais connu et sa prochaine mise en examen probable ne l’empêche pas de se présenter à l’élection. Le Refus de Le Pen de se rendre à la convocation de la justice montre la même arrogance. Comme tout bourgeois dominant, ils estiment que tout leur est dû. Les efforts, les sacrifices, le mal logement sont pour les classes populaires. Les privilèges sont pour les Fillon, Le Pen et les riches dont ils sont, comme Macron et d’autres, au bout du compte, les serviteurs.
Fillon ou Le Pen se plaignent que la police ne les protège pas assez des contre manifestations, elle défend pourtant un ordre social établi.
Aucun ami de ces politiciens ne subira les violences subies par les jeunes des cités ou par les salariés qui, pour défendre leurs emplois, bloquent leur usine ou manifestent. Dans cette société capitaliste, profondément inégalitaire, la police a pour vocation de défendre l’ordre établi. La justice aussi. C’est pour cela que Théo a payé le prix fort. Il a été violenté parce qu’il habite un HLM, parce qu’il est noir et qu’il n’a pas plié l’échine face à ses tortionnaires racistes. Ses agresseurs sont laissés en liberté tandis que des jeunes jetant des pierres sont condamnés à des peines de prison ferme.
Ce mois de mars sera celui de la lutte. Après le 7 et le 8, le 19 mars l’école émancipée participera aux manifestations contre toute forme d’inégalité, d’exploitation, de racisme, d’exclusion et de répression et pour un monde plus juste.