Les méfaits de la mondialisation libérale sont connus et reconnus : dumping social, précarité, concurrence, suppression des services public … Ces dernières semaines, il est aussi viral. Le coronavirus s’étend et l’OMS évoque désormais très clairement le risque d’une pandémie. Ce virus fragilise encore plus une économie néolibérale mondialisée et interdépendante. La crise sanitaire chinoise a des répercussions sur l’emploi, les échanges mondiaux, les politiques commerciales. Ce blocage économique chinois influe sur le monde et tous les dirigeant·es retiennent leur souffle face à ce ralentissement et à sa durée, inconnu·e. Il serait inconcevable de ne pas « profiter » de cette crise pour réfléchir à une autre économie, moins énergivore, plus locale, moins de « consommation de masse » et plus respectueuse des droits des salarié·es, de la planète et de notre avenir.
En France, c’est un autre virus auquel nous sommes confronté·es : le 49.3. Embourbé depuis le 5 décembre 2019 dans un conflit social inédit, le projet de loi sur les retraites soumis à l’Assemblée nationale, fait l’objet d’une avalanche d’amendements remettant en cause le cœur du projet de retraite macronien. Pour sortir de cette nassele gouvernement entend user du 49.3 pour faire taire toutes les formes de contestations. Son impuissance à sortir de ce conflit, sa fragilité politique, ses démissions en masse montrent bien que Macron et consorts ne maîtrisent plus grand-chose et que seul l’autoritarisme d’État leur permet de faire illusion auprès de la frange la plus réactionnaire de la population. Les élections municipales pourraient être un clou supplémentaire dans le cercueil de la vision macronienne de la politique.
Il convient aussi de se poser la question d’une riposte intersyndicale en cas d’application du 49.3 alors que la conférence de financement, supposée résoudre, entre autres, le problème de l’âge pivot ou d’équilibre, n’aura rendu aucune de ses conclusions. Preuve s’il en est de son inutilité et de sa duperie.
Face à cela, il est important de poursuivre les mobilisations, de continuer à ancrer la contestation dans la durée. Nous devons nous appuyer sur les dates nationales : le 8 mars pour que les Femmes deviennent les Grandes Gagnantes, le 31 mars pour qu’un grand « toutes et tous ensemble » se tienne partout en France. Mais il nous faut aussi s’ancrer sur les initiatives sectorielles : avocat·es, E3C et sur les initiatives locales qui vont continuer d’émerger et qui doivent nourrir la mobilisation interpro.