Sur la carte scolaire, les données pour la rentrée prochaine sont connues, 38 227 élèves attendus en plus pour 2 355 postes créés dans les écoles.
Cela va être très compliqué de dégager des postes pour autre chose que la démographie. En plus, 300 postes seront gagés pour permettre la petite baisse de temps de service devant élèves d’une centaine de réseaux Eclair.
Après 2 exercices budgétaires, il est temps de s’arrêter et d’examiner où nous en sommes de la promesse phare de Hollande sur les 60 000 postes.
Passons sur les 1 000 accordés à l’agriculture et les 5 000 au supérieur qui ne sont qu’un affichage comme le montrent les postes gelés dans de nombreuses universités faute de budget suffisant.
Pour les 54 000 postes restants, pour l’instant près de 22 000 créations de postes sont comptabilisées par le ministère. On pourrait donc se dire qu’il reste 3 budgets sur la mandature et que le gouvernement va donc tenir ses promesses électorales.
Certes mais…
La quasi totalité des créations correspond à la recréation de supports de stagiaires.
Comme ils sont à mi-temps sur le terrain, ces supports représentent pour la moitié des équivalents temps pleins sur le terrain.
Les 21 000 postes d’enseignants titulaires, eux, n’ont quasi pas été créés.
Pour l’instant, en comptant tout, stagiaires comme titulaires, 6395 postes ont été créés sur le terrain pour le primaire et 3280 pour le secondaire.
On est très loin des promesses affichées. Par exemple, le primaire devait obtenir sur le quinquennat 3 000 postes pour les moins de 3 ans, 4 000 pour l’évolution démographique et 7 000 pour le plus de maîtres, plus une partie des 13 000 postes issus des 26 000 supports stagiaires indiqués dans le rapport annexé à la loi d’orientation.
Surtout, ces créations sont essentiellement due au concours exceptionnel de 2013.
Les seules créations à venir ces prochaines années viendront de la différence entre le nombre de départs et le nombre de recrutements. Il faudrait donc une montée en puissance du nombre de recrutements aux concours. Et on n’en prend pas vraiment le chemin.
Avec un nombre de départ quasi stable à environ 8 000, offrir 8 600 places au concours 2014 ne va créer au mieux que quelques centaines de postes à la rentrée 2015.
L’objectif des 60 000 est donc inatteignable sans changement de braquet du recrutement, à rebours de la politique d’austérité menée.
Par exemple, avec seulement 2 milliards des 35 milliards de cadeaux de Hollande aux entreprises, on pourrait financer l’alignement de l’ISAE sur l’ISOE et financer près de 50 000 postes d’enseignants supplémentaires, pas négligeable du tout, également, pour lutter contre le chômage.
Il nous faudra engager une bataille centrale sur le budget lors de la rentrée prochaine.
Pour l’étayer, chaque département pourrait établir dès maintenant un chiffrage des mesures de réparation des dégâts causés par le précédent gouvernement (remplaçants, Rased…) ainsi que des besoins liés à des conditions correctes d’enseignement.
L’idée avancée durant ce débat, d’une première action nationale fin mars-début avril va dans ce sens.