Nous nous sentons à bout de force, usés par ce que nous avons dû affronter ces derniers mois, le covid 19 et ce qu’il a engendré de retards, d’imprécisions, de détériorations successives… Nous sommes fatigués par nos rapports avec notamment l’administration de l’éducation nationale exsangue à toutes les échelles : ministère, rectorats, inspections académiques à l’échelle départementale, et dans nos établissements.
Pourquoi ? Parce que nous faisons face à une adversité que nous maîtrisons peu, celle d’une crise sanitaire, sociale et écologique telle que nous n’en avons jamais connue, et parce que nous faisons face à un adversaire que nous connaissons parfaitement, le néolibéralisme qui a décidé, sciemment, de déconstruire toutes les perspectives communes que nous avions jusque là et dont nous avons plus que jamais besoin. Cette déconstruction est de plus en plus sensible pour l’année à venir lorsqu’elle s’attaque un peu plus encore que les années précédentes, à nos services, à nos conditions de travail, et en cette fin d’année, aux examens. L’idéologie portée par Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer, sous couvert de plus d’autonomie et de liberté, met à mal nos qualifications et celles de nos élèves.
Le texte de la CAN donné en lecture ce matin présente un plan pour nous mobiliser en septembre, nous trouvons cela positif mais il nous semble qu’il pose quelques problèmes de temporalité.
Il nous faut nous mobiliser sans peur du « qu’en dira-t-on », avec ambition celle d’alerter dès la rentrée, dans le cadre d’un appel à la grève clair préparé en AG et HIS à la prérentrée, et mise en œuvre au plus près de la rentrée des élèves. Appeler à des mobilisations locales dans la perspective d’une construction de grève placée au-delà de la mi-septembre n’aurait pas été mobilisateur, en ce sens il est important que cette date ne soit pas portée au-delà de la deuxième semaine. C’est la portée de cette grève placée au plus proche de la rentrée qui permettra de poursuivre la construction d’une mobilisation d’ampleur. Rappelez-vous, cela avait marché il y a quelques années.
Nous mettre en grève à partir de après la mi-septembre nous rendra aurait rendus inaudibles et peut-être aussi difficilement disponibles quand d’autres enjeux, complémentaires mais aussi polarisants, se profilent, tels que les retraites, la réforme de l’assurance chômage, la lutte contre l’extrême droite…
Le niveau de combativité de la profession tient aussi aux dynamiques que nous impulsons. Ce à quoi il ne faut surtout pas aboutir est le renvoi au local et au démerdentiel, y compris militant. Le SNES-FSU doit assumer le rôle moteur et initiateur dont il est capable.