Mettre la question sociale au cœur des débats – Valérie Tavernier

C’est peu dire que sur certains points la période n’est pas des plus réjouissante.

Alors même que la crise sociale et sanitaire aurait du mettre les préoccupations de justices sociales et climatiques au cœur des débats, la pré-campagne électorale est pourrie par les idées d’extrême droite.

Les dérapages de celles et de ceux qui pouvaient incarner la gauche comme la sortie raciste et anti-pauvres de Montebourg , la saturation médiatique de Zemmour, la course à l’échalote de la droite et de la REM puent le rance.

Une fois ce constat fait, pour nous militant·es syndicales, la question qui se pose c’est comment éviter que le pire ne se produise.

Car non seulement les idées avancent fortement mais Zemmour représente le symptôme des digues qui tombent entre les droites.

La prise de pouvoir d’une droite nationaliste, raciste, antisociale est possible. Quel·le que soit celui ou celle qui l’incarne.

Le syndicalisme doit donc mettre la question sociale au cœur des débats. Mais ce n’est pas simple. Nous avons vu notre difficulté à mobiliser notre milieu. Nous voyons la difficulté de toutes les organisations syndicales à le faire.

Doit-on tout arrêter et voir le pire arriver ? Non. Et pour cela, nous devons affirmer et incarner nos valeurs et assurer une forme d’éducation populaire.

La Une puante du Figaro Magazine, en dehors du fait que cette droite-là a perdu tout repère et présente l’antiracisme comme un endoctrinement, doit être l’occasion de communiquer et encore communiquer avec les collègues.

Il faut porter dans toutes les salles des maîtresses un discours clairement antiraciste, et pouvoir y laisser un matériel spécifique. Permettre aux personnels de l’Education Nationale de reconstruire une fierté d’être dans le camp de l’antiracisme, du droit des femmes, de la solidarité envers les plus pauvres, les migrant-es. Car cela fait aussi partie de notre patrimoine professionnel. Et il faut permettre dans cette période difficile aux personnels de l’assumer, de le dire, de le montrer.

Pour cela, lors des rencontres avec les personnels pendant la consultation, il faut réfléchir à un document, un autocollant, un matériel qui assume ce choix fondamental.

Il faut se servir du très bon texte unitaire qui alerte sur les dangers à venir et nos devoirs syndicaux avec la CGT Solidaires, et l’UNSA et le décliner localement en essayant (pourquoi pas) de le rendre le plus unitaire possible.

Pourquoi pas organiser des réunions publiques avec les personnels, les usager·es sur le rôle de l’éducation contre le racisme et contre tous les discours de haine ?

Produire du matériel, Des affiches ?Un numéro spécial de FSC ?

Mais aussi participer aux initiatives de soutien aux migrant·es le 18 décembre prochain dans le cadre de la journée internationale des migrant·es et construire avec les autres organisations.