Lutter contre la précarisation systémique de nos métiers !

Le paragraphe “Entrée dans le métier” nous semblait initialement trop succinct dans la présentation des enjeux de la réforme de la formation et des concours. Il a évolué dans le bon sens, en soulignant notamment que la précarité va constituer la voie d’accès privilégiée à nos métiers. En effet, sans rentrer dans tous les détails, il faut mettre en évidence que ce sont en réalité 6 catégories différentes de personnels qui vont débuter dans le métier, selon des modalités différentes, mais qui ont toutes pour point commun des conditions dégradées pour débuter dans la profession. 6 catégories de collègues, payées différemment pour exercer les mêmes missions d’enseignement ! Au-delà de l’attaque que cela constitue pour la formation et les conditions d’entrée dans notre profession, ces nouveaux statuts constituent aussi une attaque plus générale contre notre statut et celui de la Fonction publique, une réforme systémique en effet.

Les dispositifs “étudiants contractuels alternants” et “AED en pré-professionnalisation” vont ainsi établir une dose de précarité supplémentaire qui ne touchera en réalité pas seulement des étudiant-es, mais bien de jeunes collègues, venant renforcer l’armée des contractuel-les et des précaires utilisé-es comme variable d’ajustement des moyens d’enseignement par les rectorats.

Des progrès avaient pourtant été faits, depuis les décrets de 2016, afin d’harmoniser les conditions de recrutement, d’emploi et de rémunération des contractuel-les entre les académies. Ces nouvelles mesures donnent donc le sentiment que le Ministère a sans doute trouvé que ces avancées, pourtant encore incomplètes, constituaient trop de “rigidité” qu’il fallait de nouveau contourner.
Etudiant-es, AED, stagiaires précarisé-es, et même AESH… Autant de catégories auquel le SNES doit pouvoir s’adresser pour les aider à s’organiser. Nous sommes donc d’accord avec ce qui est précisé dans l’Action pour organiser les conditions d’un accueil de ces nouveaux personnels précaires dans les INSPE ou les établissements. Il sera sans doute nécessaire de renforcer cette stratégie et nous pensons que le rôle des S1 est essentielle pour approcher et syndiquer tous ces collègues. Mais cela implique surtout un travail d’information et de formation des militant-es et des tou-tes les collègues face à la confusion que représente cette nouvelle précarité, par rapport aux conditions d’exercice du métier que nous avons toutes et tous connues jusqu’à présent.

Ne nous y trompons pas, si ces statuts précaires se multiplient, ce n’est pas que pour des logiques comptables, mais bien parce que le ministère tente de nous diviser, de nous mettre en concurrence et de faire en sorte qu’il soit plus difficile d’unir nos luttes contre la destruction du service public d’éducation.