Etat d’urgence sanitaire, un an déjà et pour quels résultats ?

Bien qu’il s’en cache (il ne serait concerné que par la crise sanitaire), E. Macron est en campagne électorale et veut apparaître comme le président des décisions fortes, de la gestion optimale de la pandémie. Il distribue les bons points, recadre (pour la galerie) les ministres qui s’égarent telle Vidal, entend rester au-dessus des partis et du clivage gauche-droite. Pour cela, toutes ses apparitions sont orchestrées. Ainsi avec des youtubeurs sur internet pour influencer les Jeunes qu’il laisse pourtant crever dans leur chambre universitaire. Et pour être certain de conserver une main de fer, E. Macron maintient coûte que coûte l’état d’urgence sanitaire. Cela permet d’imposer les attestations, les restrictions, les mesures dites nécessaires à la lutte contre le COVID malgré le dépassement des 85000 mort·es. Nous fêtons le premier anniversaire de l’état d’urgence sanitaire à la mi-mars dans l’attente de vaccins, subissant les décisions contradictoires de ministres égaré·es et soucieux·ses de ne pas déplaire à Macron.
En plaçant les Français·es sous cloche et en modifiant dans la durée leur existence, le gouvernement joue un jeu dangereux qui rompt toujours plus le lien entre les gouvernant·es et les citoyen·nes. Les beaux discours de Macron, tant sur le ruissellement que sur les premier·es de cordée, ne tiennent plus et le néolibéralisme poursuit la casse des droits des salarié·es, des services publics, des solidarités. À cela, il convient d’ajouter toutes les tentatives de fracturer via les lois de sécurité globale et sur le séparatisme. En autorisant des ministres à s’épancher sur « l’islamo-gauchisme », terme emprunté à l’extrême droite pour décrédibiliser celles et ceux qui luttent contre elle, Macron entend faire du RN son unique opposant en grattant du côté de LR et en laissant les « gauches » se regarder et continuer à se diviser plutôt que de travailler ensemble à une alternative concrète.
Il est urgent que le syndicalisme de transformation sociale, les partis et les associations progressistes poussent à de nouvelles mobilisations, revendiquent un monde d’après effaçant celui d’avant. Cela passe par la réussite du 8 mars, les initiatives des collectifs « Plus jamais ça » et la mise en débat d’initiatives unitaires contre la loi de sécurité globale, pour la défense et le renforcement des services publics.