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Le gouvernement Sarkozy, à la botte du MEDEF, a gagné une bataille, même s’il n’a pas gagné la guerre, car c’est une guerre sociale qui se mène. Le mouvement contre la réforme des retraites, exceptionnel par sa durée, sa détermination, son ampleur interprofessionnelle et l’adhésion massive de la population n’a pas suffi à faire plier un gouvernement déterminé lui aussi à casser les acquis sociaux, et à imposer pour longtemps une mutation néolibérale de la société à tous les niveaux. Le patronat et le gouvernement sont mesurés dans leur victoire, car ils savent qu’elle a été acquise au prix d’une contestation exceptionnelle et d’un effritement des soutiens qu’ils pouvaient avoir. Les syndicats mettent l’accent sur les plus de 3 millions de personnes qui ont participé aux manifestations, et sur le soutien de plus de 70% de l’opinion. Mais cela n’a pas suffi à faire reculer ce gouvernement, cela n’a pas suffi à atteindre l’objectif fixé, à savoir empêcher l’adoption de cette loi sur les retraites. (…) Avec la mobilisation inédite de ces derniers mois, le sarkozysme est aujourd’hui perçu comme une arme pour préserver les intérêts capitalistes. Loin de l’anéantissement recherché par le gouvernement, le sentiment de potentiels collectifs de résistance aux attaques libérales dans le contexte de la crise et d’exigences alternatives s’est renforcé. C’est sur cette base qu’il nous faut construire les mobilisations et les alternatives nécessaires pour mettre en échec l’offensive néolibérale.