Après avoir envoyé aux organisations syndicales le projet de circulaire SEGPA, le ministère les a reçues mardi en groupe de travail espérant boucler le dossier rapidement. Mais le projet n’a pas l’assentiment de la majorité d’entre elles.
En effet, si des principes de la SEGPA sont reconnus : structure à quatre divisions, orientation vers une qualification diplômante de niveau V, maintien des heures de coordination et synthèse, maintien de l’orientation via la CDO, le projet n’a qu’un objectif réel : supprimer la 6ème SEGPA et la remplacer par une 6ème inclusive (au sein du collège).
La 6ème inclusive résoudrait la grande difficulté scolaire car tous les élèves seraient regroupés en 6ème dans une classe de référence sans préciser le nombre d’élèves par classe, bénéficieraient de co-interventions sans préciser les temps de concertation pour élaborer ces moments. Les inepties de ce genre se suivent et se ressemblent dans le projet. De plus , les établissements favorisant l’inclusion auraient même des moyens supplémentaires. Belle mise en concurrence des établissements et politique mandarinale par objectifs en perspective.
La 6ème inclusive serait un sas et l’orientation en SEGPA se ferait à l’issue de la 6ème pour une orientation possible en 5ème SEGPA si les parents l’acceptent. Ce qui est tout sauf évident quand on sait déjà les échanges nombreux à l’école primaire pour faire accepter une orientation en 6ème SEGPA.
Ce projet mal écrit, disant tout et son contraire tente de semer la confusion entre handicap et enseignement adapté, handicap et grande difficulté scolaire. Il nie le retard dans les apprentissages de nombreux élèves et sous couvert d’une « innovation » prépare le démantèlement de la SEGPA par l’assèchement de son vivier de recrutement et le décrochage des élèves en difficulté scolaire.
La FSU lors du groupe de travail a obtenu avec d’autres organisations syndicales l’élaboration d’un calendrier de réunions et la réécriture de la circulaire. La FSU a réaffirmé son opposition franche à la 6ème inclusive. Elle a rappelé son mandat d’une structure à quatre divisions.
Il s’agit maintenant d’obtenir une circulaire réaffirmant le caractère indispensable de la SEGPA ancrée dans ses quatre divisions allant dans le sens des personnels, des élèves et de leurs familles. Les aménagements pédagogiques tels que la mise en place d’heures ponctuelles d’enseignement communes ont toute leur place mais cela est totalement différent d’une 6ème inclusive dont les objectifs sont la suppression de la classe de 6ème SEGPA à court terme, de la structure entière à moyen terme.
Si le ministère persiste, accompagné de ses fidèles serviteurs UNSA et SGEN, dans « l’erreur », la FSU devra, dans l’unité syndicale, mobiliser les personnels pour le maintien de la SEGPA, structure de l’enseignement adapté et de réussite dans le collège unique.
[/Bernard Valin/]