Cet album raconte l’histoire d’un papa pirate, jamais à la maison, occupé à vadrouiller avec sa bande pittoresque et amasser un trésor.
Bien sûr, c’est un peu étrange que le papa pirate ne ramène rien de ce trésor à la maison, même pas un petit peu.
Mais bon les pirates cachent leur trésor dans un lieu gardé secret, alors pourquoi pas ? Un papa absent donc mais qui fait rêver.
Un beau jour, suite à une lettre reçue, le fils qui raconte l’histoire et sa mère, effectuent un long voyage qui les conduit en Belgique où ils peuvent voir le papa qui se remet à l’hôpital d’un accident, l’effondrement d’une galerie.
Pour l’enfant beaucoup d’autres choses s’effondrent alors aussi. Son père n’est donc pas un vrai pirate. Il lui a menti. L’enfant cesse ce jour-là d’être un enfant, tandis que son père cesse d’être mineur et ne repart plus.
Bien plus tard, l’enfant finit par comprendre pourquoi son père lui a raconté ces fables. Il avait souhaité devenir marin et quand il est parti en exil pour travailler loin de sa famille, il croyait alors aller travailler sur les mers.
Cette histoire de pirate, c’était une manière de partager son rêve avec son fils.
Revenant à la mine, au moment de sa fermeture, l’enfant assiste aux retrouvailles de son père avec ses collègues de travail. Il saisit alors que son père ne lui a pas vraiment menti, que lui et ses compagnons d’infortune sont à leur manière des héros et que la mine est leur mer à eux, « sans horizon ».
Une histoire émouvante et belle qui nous vient d’Italie, écrite par Davide Cali, illustrée par les dessins crayonnés de couleurs chaudes par Maurizio A.C. Quarello.
Une histoire qui parle à sa façon de pères absents accaparés par un travail qui n’est pas de rêve, de l’espoir qui habite les vies les plus dures et de la fierté ouvrière qui résiste à tous les travestissements. ●
Stéphane Moulain
Davide Calli, Maurizio A.C. Quarello,
Mon papa pirate, Sarbacanne, 15,5 euros.