Avec les mobilisations du 25 novembre, préparons la grève féministe du 8 mars

Depuis le 10 novembre, 11h31, les femmes en France cessent – symboliquement – d’être payées pour le reste de l’année si on prend en compte l’écart moyen de salaire entre les hommes et les femmes. Mais attention, toutes les femmes ne commencent pas à travailler gratuitement le même jour : c’est une moyenne et elle ne met pas l’accent sur les femmes racisées, celles en situation de handicap, les femmes trans, les plus précaires… qui subissent des pénalités salariales supplémentaires. Les métiers qu’occupent les femmes sont toujours peu valorisés, leurs salaires sont inférieurs de 22% à ceux des hommes, les femmes sont donc davantage impactées par la précarité.

Le budget austéritaire à venir va de nouveau les attaquer frontalement et dégrader leurs conditions de vie, notamment les 62% d’agentes de la fonction publique (gel du point d’indice, indemnisation des congés maladie, non abrogation de la réforme des retraites …) parmi lesquelles les AESH, dont le salaire moyen est de 1000 euros nets par mois ; et les femmes représentent 96.4 % des AESH.

Alors qu’en 2024, ont eu lieu 107 féminicides (soit une hausse de 11%), le rapport de la fondation des femmes alerte : en 2025, plus de 70 % des associations féministes déclarent une situation financière dégradée, conséquence directe de baisses de subventions ou de retards de versement des financements publics. Les choix budgétaires actuels conduisent mécaniquement à moins de femmes protégées, et davantage de vies en danger. Les associations féministes sont la porte de sortie pour des milliers de femmes victimes de violences. En baissant leurs moyens, on leur ferme cette porte, et on les laisse face à leurs agresseurs.

1 an après le procès des 51 violeurs de Gisèle Pélicot, le Haut Conseil pour l’Egalité a sorti son rapport ”Mettre fin au déni et à l’impunité face aux viols et agressions sexuelles “partant du constat que malgré les mesures issues du Grenelle améliorant la situation des femmes victimes, la justice française continue de manquer à ses devoirs les plus élémentaires : garantir la protection des victimes et la condamnation des agresseurs.

Le 28 octobre, Aurore Bergé a annoncé une loi cadre sur la question de la lutte contre les violences sexuelles et les violences intrafamiliales faites aux femmes, loi cadre réclamée par les associations féministes. Mais sans budget adossé à celle-ci, elle ne sera qu’une opération de communication supplémentaire comme pour l’égalité pro où l’on assiste à un empilement de texte législatifs mais sans politiques publiques volontaristes et coordonnées et sans budget. La coalition féministe et enfantiste pour une loi intégrale a émis 140 propositions qui doivent être reprises, 3 milliards d’euros sont nécessaires au moins pour la réalisation de celles-ci.

Nous devons prendre part et réussir les mobilisations du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Il nous faut continuer à communiquer sur les inégalités et les violences de genre, sensibiliser les collègues par notre travail syndical, pour préparer et réussir la grève féministe du 8 mars.