Budget – faire monter la conflictualité !

Ce que la séquence budgétaire en cours met en évidence, c’est la faillite du système de pensée néolibéral. De toutes les promesses dans lesquelles il se drape pour faire avancer sa machine à dominer, il n’y en a plus qu’une qui semble tenir : celle de l’enrichissement perpétuel d’une oligarchie aux dépens des classes sociales dominées.

Devant ces défaillances de plus en plus manifestes du système économique prédateur, l’oligarchie doit recourir à des formes de pouvoir de plus en plus autoritaires pour maintenir ses privilèges et doit diviser le monde du travail afin d’empêcher le mouvement social de s’opposer. C’est ce qui est à l’œuvre avec la pseudo-suspension de la réforme des retraites qui n’est évidemment qu’un leurre, mais aussi dans les attaques incessantes contre la Fonction publique, et en priorité celle de l’État. Les méthodes habituelles sont là : des baisses drastiques dans les budgets de l’hôpital, de la culture, des universités, de l’action sociale, 4 000 postes d’enseignant·es supprimés à l’assemblée, que le Sénat va vouloir doubler, Sénat qui annonce son intention de « nettoyer » le budget de tous les amendements ajoutés par la gauche…

Dernière invention en date : la proposition du rapporteur LR du budget , Philippe Juvin, de geler l’avancement dans la Fonction publique d’État !
  
Une justice sociale, fiscale et environnementale s’impose, maintenant. Cela ne se fera pas sans passer par un degré important de conflictualité d’autant plus nécessaire que l’arsenal autoritaire déployé en matière fiscale, sociale,mais aussi répressive, atteindrait des niveaux de dangerosité délétère s’il venait à tomber entre les mains d’une Extrême droite au pouvoir.
  
Les raisons de se mobiliser sont donc réunies et la responsabilité nous incombe de construire un mouvement d’opposition à ce budget d’austérité. Le monde syndical devra plus que jamais continuer de dénoncer avec force le rôle destructeur que joue le capitalisme sur nos sociétés et proposer un modèle d’organisation sociale juste et solidaire. Même si on peut regretter l’absence d’un plan d’action, même si les formes de construction de la mobilisation ne sont pas celles que nous aurions souhaité, il est nécessaire d’être présent·es dans la période budgétaire en nous emparant de la journée de grève du 2/12 comme occasion d’exprimer et de visibiliser les colères et les revendications. Faire monter le niveau de conflictualité afin que cette mobilisation soit rapidement suivie d’autres est donc inévitable et urgent pour exercer une pression sur les parlementaires et les contraindre à faire le choix d’un budget fiscalement et socialement juste. La massivité ne pourra pas être le seul critère de réussite. Alors que nos collègues comme la population assistent au naufrage de la Macronie, le mouvement social doit faire entendre sa voix et offrir des perspectives dans l’action plutôt que d’attendre 2027 en tremblant.