Cette CAN s’ouvre dans une ambiance alarmante. A l’international : la progression des droites radicales et autoritaires partout dans le monde, une COP 30 qui, comme les précédentes, s’annonce décevante en terme d’engagements concrets, les guerres et les victimes civiles qui n’en finissent pas, d’ailleurs, l’approche du25 novembre, journée de lutte contre les violences faites aux femmes est aussi l’occasion de rappeler que les conflits font des femmes et des filles les 1ères victimes, que le viol et l’esclavage sexuel restent des armes de guerre répandues.
Cette ambiance se retrouve en France : la parole gouvernementale est plus que discréditée, les débats sur le budget qui semblent interminables, la politique néo libérale qui continue de détruire tous les acquis sociaux. Une gauche parlementaire plus intéressée par les tractations et la prochaine présidentielle que par la mise en place d’un rapport de force. Une alliance entre la droite et l’extrême-droite opportuniste et prévisible. Quant à l’environnement qui devait être un sujet structurant et prioritaire du quinquennat actuel, plus personne n’en parle sinon pour dénigrer le sujet, tout comme l’égalité entre les femmes et les hommes grande cause du 1er quinquennat.
On a presque l’impression que résigné, ou satisfait, tout le monde attend l’arrivée du RN au pouvoir.
Dans notre profession et au-delà, les collègues semblent avoir abandonné l’espoir d’un changement politique. Iels se recentrent sur leur travail mais avec la perte de sens de nos métiers, et les attaques contre la fonction publique ce ne peut être qu’une impasse sauf à mener une bataille de conviction sur les objectifs de l’école que l’IA vient de fait questionner.
Tous ces éléments entraînent en France un certain attentisme de nos collègues, de la société en générale. Mais la résignation est-elle une option quand l’extrême droite frappe à la porte du pouvoir ?
Pourtant, il y a des raisons de se battre et il y a des espoirs ailleurs qui sont synonymes de victoires, d’avancées : à NY, la victoire de Mamdani, qui a réussi à bousculer l’establishment démocrate, la révolte de la jeunesse, la « Gen Z », qui dans de nombreux pays se mobilise.
Il nous faut trouver les leviers pour redonner espoir, pour croire qu’à terme les mobilisations sont payantes.
La responsabilité est grande pour le mouvement syndical en général, pour le SNES et la FSU dans l’Educ nationale. Il nous faut nous appuyer sur toutes les victoires ou avancées possibles, comme autant de jalons pour ne pas nous résigner, pour réaffirmer nos mandats et revendications : de la mise en place des programmes de l’EVARS, en passant par les décisions de justice en faveur de la prime REP/REP+ des AED/AESH ou le gel de la réforme des retraites pour nous permettre de continuer la campagne sur la justesse d’une retraite à 60 ans…
Commençons par contrer toutes les attaques et les mensonges du gouvernement : sur le nombre d’élèves par classe, sur les suppressions de postes, sur le budget, sur le « coût » réel de l’EN et la dénonciation des méfaits de l’école privée. Les analyses du SNES sont reconnues par la profession, il faut continuer à les diffuser sous toutes les formes possibles, peut être en développant des visuels ou formats plus courts, plus synthétique, des « formules choc » qui imprimeront le débat public.
La journée contre les violences faites aux femmes le 25 novembre est de plus en plus audible dans la société, surtout chez les jeunes, qui entendent ne plus subir comme les générations précédentes.
La date du 2 décembre, annoncée en dehors de tout mouvement social, n’est pas mobilisatrice, en cette période chargée. Toutefois, il est important de ne pas rester muets face aux attaques, à commencer par les suppressions de postes et l’absence de revalorisation budgétaire et salariale pour les agents, le recours accru à la précarité des NT.
Il faut faire le lien entre les questions du budget, des services publics et de l’EN en particulier, dans les suites de notre plan d’action voté en septembre et faire en sorte que cette journée ne soit pas perçue comme isolée par les collègues, notamment en mettant clairement en avant les besoins de l’Ecole.
Bref, mettre le SNES en ordre de bataille pour défendre le modèle social et les services publics. Face à la morosité, face à la résignation, notre rôle est clair : redonner espoir par l’action. Les victoires existent, ici et ailleurs. Elles nous rappellent que rien n’est jamais joué d’avance.
