- édito de l’équipe responsable de l’école émancipée
La rentrée sociale emballante marquée par des mobilisations syndicales et citoyennes réussies a entraîné la chute du gouvernement Bayrou. Depuis le politique a pris la main sur l’agenda social. L’examen du budget austéritaire à l’Assemblée nationale illustre cette évolution. Les tractations entre le PS et Lecornu sur une censure ou pas de son gouvernement rythment les débats. La pseudo suspension de la réforme des retraites comme une taxe Zucman light ou un ersatz d’ISF ne sont que des leurres pour gagner du temps et empêcher le bloc central d’imploser quasi définitivement.
Le syndicalisme commettrait une erreur stratégique totale en laissant le champ libre aux seuls politiques. On le voit avec la petite musique sur la retraite par points, cheval de bataille de la CFDT, repris par les libéraux qui veulent la fin du régime général actuel, celui par répartition. Les mobilisations sont nécessaires pour empêcher de nouvelles régressions sociales, carburant de l’extrême droite. Partout où cela est possible, il est important que les organisations syndicales rencontrent les partis, interpellent les député·es, les sénateur·rices, afin, entre autres, qu’une alternative politique aux régressions sociales voit le jour. Censurer le gouvernement Lecornu peut être une étape pour refuser ce budget austéritaire, antisocial. Un gouvernement issu du NFP ou de nouvelles élections législatives peuvent être l’occasion de mettre en place cette alternative politique porteuse d’un projet social favorable aux travailleur·ses. Au syndicalisme de luttes et de transformation sociale de créer la dynamique nécessaire pour qu’advienne, enfin, cette alternative.
